[critique] s.o.s fantômes : la menace de glace

Titre original : Ghostbusters : Frozen Empire

Rating:

Origine : États-Unis

Réalisateur : Gil Kenan

Distribution : Mckenna Grace, Finn Wolfhard, Paul Rudd, Carrie Coon, Dan Aykroyd, Ernie Hudson, Celeste O'Connor, Bill Murray, Annie Potts, Patton Oswalt...

Genre : Fantastique/Comédie/Suite/Saga

Durée : 1h55

Date de sortie : 10 avril 2024

Le Pitch :

De retour à New York, dans leur caserne historique, les chasseurs de spectres de S.O.S Fantômes doivent faire face à une menace aussi dangereuse qu'inédite quand un démon est accidentellement libéré d'un ancien artefact...

La Critique de S.O.S Fantômes : La Menace de glace :

Réactivée en 2021 par Jason Reitman, sous la supervision de son père Ivan, l'un des architectes de la franchise, la saga S.O.S Fantômes a réussi à s'imposer auprès d'une nouvelle génération, sans pour autant laisser l'ancienne sur le bas-côté. Dans S.O.S Fantômes : L'Héritage où les descendants d'Egon Spengler se confrontaient à la même menace que celle au centre du premier volet, aidés par les vétérans incarnés par Bill Murray, Dan Aykroyd et Ernie Hudson, au sein d'un cadre champêtre, loin des rues animées de New York. Une équipe désormais de retour aux sources, dans une suite attendue, où un monstre de glace fait planer l'imminence d'une fin du monde givrée sur nos héros...

Re-passage de relais

Présent au scénario et à la production, Jason Reitman a préféré laisser la mise en scène de ce nouvel épisode à Gil Kenan, le réalisateur de l'excellent Monster House. Un passage de relais donc, qui fait écho à celui qu'effectuent plus que jamais les anciens membres de SO.S Fantômes avec les nouveaux, plus jeunes, et en particulier la pétillante Phoebe, la véritable héroïne du film, toujours incarnée par la surdouée Mckenna Grace.

Couper le cordon... ou pas

Pour autant, si La Menace de glace entend faire souffler un vent de nouveauté sur la saga, sa structure reste très similaire à celle des précédents films. Difficile de couper le cordon. Tant et si bien que le film laisse une large place aux anciens, à commencer par Dan Aykroyd, le plus présent de tous les vétérans, qui côtoie ici ses comparses d'antan. Gil Kenan et Jason Reitman ayant même choisi de rameuter le maire du premier film qui, encore une fois, malgré toutes les preuves de l'héroïsme des Ghostbusters, tente de faire fermer leur caserne. Une petite facilité narrative parmi d'autres qui empêche La Menace de glace de vraiment s'émanciper, malgré de belles (nouvelles) idées.

Pour autant, cet attachement aux racines n'est pas très gênant. Certains parleront de fan service et d'autres apprécieront la déférence de la démarche. En effet, les petits clins d'œil et le scénario plutôt confortable permettent d'emblée de se sentir à la maison. Surtout qu'à la maison, les chasseurs de fantômes y sont bel et bien, installés dans leur caserne d'origine, qui a retrouvé ses couleurs d'antan, à l'instar de la fameuse voiture Ecto One, équipée ici de nouveaux gadgets censés mener la vie dure aux fantômes.

Appel d'urgence

Finalement, le seul vrai problème de cette Menace de glace n'est donc pas de garder un lien fort avec le passé mais bel et bien de faire intervenir la menace du titre un peu trop tard. Il faut en effet attendre plus d'une heure avant que le nouveau grand méchant passe à l'action. Une façon, encore une fois, d'adopter la même structure que S.O.S Fantômes 1 et 2, qui mettaient les héros face à Gozer (et donc au Bibendum) et à Vigo à la fin du récit. Avant, la mise en place accuse certains petits ratés qui néanmoins, ne gâchent en rien le plaisir que le film procure avec toujours beaucoup de générosité.

Le déroulement de S.O.S Fantômes : La Menace de glace permet donc d'introduire à la fois de nouveaux personnages, dont celui, très drôle, incarné par Kumail Nanjiani (qui joue un peu l'équivalent de celui de Rick Moranis dans les deux premiers films) ou encore celui de Patton Oswalt, qui lui, ne fait que passer une tête. Le long métrage se concentrant en majorité sur Phoebe, à la fois le déclencheur et la solution, au centre de l'histoire. Un personnage en forme d'évolution de celui d'Harold Ramis, attachant et travaillé, qui confère une bonne partie de son âme à l'ensemble, de concert avec les autres, toujours sympathiques, incarnés par Carrie Coon, Paul Rudd ou Finn Wolfhard.

Vieille garde

Et les anciens ? Sans surprise, à l'exception de Dan Aykroyd qui, comme souligné plus haut, tient un rôle plutôt central, Bill Murray, Annie Poots et Ernie Hudson, n'ont pas vraiment d'autre utilité qu'incarner l'esprit d'origine de la saga. En quelques réparties cyniques, Murray évoque les souvenirs du premier Ghostbusters alors qu'Annie Potts et Ernie Hudson participent à rassurer autant qu'à préserver l'héritage, en l'absence du regretté Harold Ramis.

Méchant givré

Et le méchant ? On ne manque pas de saluer le fait que contrairement à L'Héritage, La Menace de glace introduit un nouvel antagoniste. Aussi charismatique que justement menaçant, celui-ci remplit pleinement son rôle et s'avère à la fois cruel et puissant. Un méchant que l'on prend au sérieux et qui permet à ce nouveau S.O.S Fantômes de distiller quelques " petits " frisons bienvenus.

Back to the New York Groove

De retour à Big Apple, les Ghostbusters ont donc encore la forme. Incarnant de belles promesses quant à l'avenir de la franchise, qui, en cas de succès, ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin, le film offre aussi un spectacle très enthousiasmant, grâce à d'excellents effets-spéciaux et des créatures toujours inventives, avec l'intervention d'un autre " ancien ", dont toutes les apparitions s'avèrent instantanément jubilatoires.

Aux commandes, Gil Kenan fait donc du bon boulot, lui le nouveau garant d'un univers qui sent bon le slime. En lien avec son époque, le regard tourné vers l'avenir mais aussi vers le passé, certes pas super audacieux mais sincère, enjoué, drôle et généreux, ce nouveau Ghostbusters fait plus que remplir le cahier des charges. Un divertissement au parfum vintage qui devrait à la fois combler les " vieux " fans et les plus jeunes. Même si au fond, on est aussi en droit de lui préférer L'Héritage, qui a défaut d'être moins original, savait imposer une vraie émotion ici moins marquée.

En Bref...Visuellement éclatant, drôle et rythmé, ce nouvel épisode de S.O.S Fantômes tient toutes ses promesses malgré un déroulement qui prend peut-être un peu trop son temps. Surtout quand il s'agit d'introduire le grand méchant. Pour autant, le positif l'emporte largement au sein de ce divertissement au doux parfum vintage, confortable, rassurant, rempli de bonnes surprises et assurément généreux avec les fans.@ Gilles Rolland

Par Gilles Rolland le 2 avril 2024

Déposer un commentaire