C’est la première grosse réussite de ces Jeux Olympiques de Pékin : les Fuwa. D’ordinaire les mascottes des grandes compétitions sportives internationales brillent par leur niaiserie. On se souvient de Footix pendant la Coupe du Monde de football en France ou encore de Magique, la mascotte des JO d’hiver d’Albertville. En France on n’a pas de pétrole mais parfois on manque un peu d’idées aussi.
Dans le cas de Beijing 2008, les Fuwa, comprendre les mascottes, représentent à la fois un anneau olympique, et donc un continent par couleur, un élément, prennent les traits d’animaux stylisés, Beibei en poisson, Jingjing en Panda, Huanhuan en Flamme olympique, Yingying en antilope tibétaine, celle qui sait échapper aux prédateurs, et Nini en hirondelle tandis que leurs prénoms forment une phrase de politesse : Beijing Huan Ying Ni (Bienvenue à Pékin)
Marketing olympique
En Chine, et particulièrement à Pékin, ces mascottes, dévoilées en 2005, font l’objet d’une véritable opération de guérilla marketing alliant les techniques de promotion les plus modernes à un réflexe consumériste nationaliste. Plusieurs milliers de produits différents sont customisés aux couleurs des Fuwa. Et comme ils sont cinq, cela donne cinq fois plus de produits à acheter aux collectionneurs, ou cinq fois plus de probabilité d’en trouver un à son goût. Ils disposent d’un réseau de boutiques officielles à travers le pays, un show à la télé, sous forme d’une série télévisée qui reprend les grands moments de l’histoire des Jeux Olympiques et explique les règles de quelques sports. Certains de ces produits dépassent la dizaine de milliers d’euros pour des éditions limitées réalisées en métaux précieux. Dans la boutique du centre de Pékin, les vendeuses ne cessent de répondre aux sollicitations des clients, des chinois pour la plupart, et de livrer T-Shirts, briquets ou autres tasses et peluches. Le marketing n’a plus de secret pour le comité pékinois des JO. Une étude de Playfair indique que ces revenus pourraient dépasser le milliard d’euros dont 300 millions d’euros, rien que pour les ventes liées aux mascottes. Des perspectives que le Comité des jeux, soucieux de triompher également sur le plan financier, appellent de ses voeux, selon des experts en économie olympique. Même si au final, l'équation de la rentabilité des JO est toujours un peu tronquée et dépend pour beaucoup de l'exploitation des infrastructures une fois les olympiades terminées, ce qui en Grèce, selon la presse, semble être une véritable catastrophe.
Et la mascotte des jeux paralympiques de septembre :