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Showing Up de Kelly Reichardt

Par Etcetera
Showing Kelly ReichardtAffiche du film

Ayant vu ce film à sa sortie en salles au mois de mai 2023, j’ai pensé qu’il rentrerait parfaitement dans le cadre du « Printemps des artistes » de cette année, puisque l’héroïne est une sculptrice en train de préparer une exposition.

Note pratique sur le film

Date de sortie en salles : 3 mai 2023
Nationalité : américaine
Durée : 1h48

Synopsis d’après AlloCiné

A quelques semaines du vernissage de son exposition, le quotidien d’une artiste et son rapport aux autres. Le chaos de sa vie va devenir sa source d’inspiration.

Le début de l’histoire d’après moi

Une femme d’âge moyen, Lizzie (Michelle Williams), sculptrice à l’humeur bougonne, vit dans une assez grande solitude, célibataire et apparemment sans beaucoup d’amis, dans sa maison, avec son chat. Ne gagnant pas sa vie avec la sculpture, elle occupe un petit emploi de secrétariat dans l’école d’art de la ville, dirigée par sa mère. Elle doit présenter une exposition de ses sculptures quelques semaines plus tard, dans une galerie d’art de la ville, mais elle doit encore créer la plupart des œuvres à exposer et elle cherche à dégager du temps libre pour y travailler. Parallèlement, elle s’inquiète pour son père qui héberge un couple d’amis car elle pense que ce sont des pique-assiettes. Elle a des relations ambiguës avec sa voisine Jo (Hong Chau), qui s’avère être également sa propriétaire et se montre tantôt amicale tantôt hautaine, étant une artiste contemporaine très en vue, avec une notoriété et un succès bien supérieurs à ceux de sa locataire. Même s’il n’y a pas de rivalité explicite entre elles, on sent parfois une légère irritation. Un jour, le chat de Lizzie attaque un pigeon, laissant son aile blessée, et Lizzie, dégoûtée par la scène, jette le volatile hors de chez elle, sur des buissons. Mais il est recueilli par Jo, qui demande le lendemain à Lizzie de garder la boîte où le pigeon bandé doit entamer sa convalescence. (…)

Mon avis

C’est un film sans brutalité et qui avance à un rythme calme et doux. Dans ce sens il tranche complètement avec la plupart des films américains actuels et j’avoue que je ne m’en plaindrai pas !
Parfois on a l’impression d’être dans des scènes de la vie quotidienne normale, presque dans un documentaire, qui n’appartiennent ni au genre de la comédie ni au drame et on se demande quelle émotion la réalisatrice cherche à provoquer en nous, mais peut-être justement qu’elle recherche une objectivité et une forme de neutralité, peut-être qu’elle souhaite rester discrète dans ses intentions et qu’elle veut nous laisser libres de nos interprétations.
L’héroïne est une femme intéressante et complexe, on voit bien au début du film son mauvais caractère, et sans doute un genre de misanthropie. Elle s’habille mal et ne fait pas d’efforts pour s’arranger car toutes ses préoccupations vont vers la création de ses sculptures. Ses relations avec sa voisine et propriétaire, Jo, sont également complexes : il y a une forme d’amitié entre elles mais on sent certaines tensions latentes, comme lorsque Jo retarde pendant de longues semaines le remplacement du chauffe-eau de Lizzie et que celle-ci ne peut plus prendre de douches ou qu’elle doit se laver ailleurs que chez elle.
J’ai aimé aussi les relations de Lizzie avec sa famille : le père (joué par Judd Hirsch) apporte une note d’humour bienvenue, le frère (John Magaro) amène la pointe de drame et d’inquiétude propice à maintenir notre intérêt et la mère nous conduit à nous poser quelques questions sur la créativité et la bizarrerie psychologique.
Les scènes où l’on voit l’héroïne en train de modeler la terre et réaliser ses sculptures m’ont particulièrement plu car il y a beaucoup de grâce et de douceur dans ses gestes et l’on peut suivre le cheminement de sa création, les étapes de sa réflexion et éventuellement ses repentirs ou ses trouvailles spontanées.
Un joli film, agréable, contemplatif, nuancé, qui ne cherche pas à juger ses personnages ou à proposer de discours sur l’art contemporain mais qui nous laisse regarder, comprendre et apprécier par nous mêmes.

**

Showing Kelly Reichardt

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