Entre un père alcoolique et une mère violente, Richard Billingham a connu une enfance difficile. Marqué au fer rouge par la pauvreté et la brutalité de son quotidien, il prend toutefois son destin à bras-le-corps à l’âge de 19 ans, alors qu’il commence tout juste ses études en art plastique. Ce jour-là, il décide de commencer à photographier ses parents dans leur appartement décrépi de la banlieue de Birmingham. Résultat : une série de clichés d’une authenticité bouleversante, qui ne va pas tarder à attirer l’attention de l’un de ses professeurs d’université. De là, tout s’enchaîne. En 1996, les photos sont compilées dans un livre intitulé Ray’s a Laugh, et tout de suite leur réalisme fait mouche auprès du public. Il faut dire qu’on est loin des portraits photoshopés qu’on a l’habitude de voir dans les magazines. Ici, Ray et Liz apparaissent sans artifices, lui avec une bouteille à la main, elle avec une cigarette entre les doigts. L’ouvrage est l’un des livres de photos les plus importants du début du XXe siècle, ainsi qu’une pierre angulaire de la génération des Young British Artists. Constitué d’images intimes de la maison parentale de Billingham, souvent chaotique et marquée par l’alcoolisme et la pauvreté, le livre a été réalisé dans les années 1990 avec les éditeurs Michael Collins et Julian Germain. Cette nouvelle édition publiée par MACK restitue pour la première fois la vision originale de Billingham pour son travail profondément personnel. Elle comprend de nombreuses images inédites et une approche distincte du séquençage, influencée par la formation de peintre de Billingham : il s’agit d’un « director’s cut » qui réintroduit une œuvre vitale et constamment stimulante dans une nouvelle ère. Le livre de 320 pages est maintenant disponible sur la boutique en ligne des éditions britanniques MACK.