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Album - Olivier Brunie - 'Rire en éclats'

Publié le 27 mars 2024 par Concerts-Review
Album Olivier Brunie 'Rire éclats'

Album - Olivier Brunie - 'Rire en éclats'

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OLIVIER BRUNIE - 'Rire en éclats' LP 2024

Olivier BRUNIE est probablement brûlé par la vie...
Avant... on disait Olivier PIKE... mais c'était avant, lorsque le groupe œuvrait entre 2016 et 2020, entre mer et montagne, pas loin d'Aix en Provence.
Le confinement l'amène au solo (sans Bruno), comme par hasard!
"Passé les bornes, y'a plus de limites' alors passé le 'pike', y'a plus qu'à plonger, seul... dans des avalanches et sous la pluie selon lui.
'Une poésie désabusée, un son rock déchiré' se lit dans les documents de communication... la vérité : désillusion pourrait faire de lui un magicien.
Une chose est sûre, il faut s'attarder sur la finesse de ses textes à découvrir dès la dénomination de l'album 'Rire en éclats' au milieu de 'Voler en éclats' et 'Eclats de rire', tiraillé entre déprime et délire.

Le gris s'impose dès la photo de la pochette, présentant le reflet du visage de l'auteur, au système pileux poivre et sel. Quant au miroir, il vient de 'Rire en éclats' avant de réfléchir.

L'artiste nous la fait à l'ancienne : 12 morceaux cumulent 38'30 pour pouvoir graver 6 titres sur chaque face d'un vinyle.

D'emblée ' Nos Promesses Sacrées' se remettent en cause. Il n'y a que les imbéciles qui... les promesses s'accrochent à un contexte alors il ne faudrait pas en faire, forgées en tous cas.
On se sent attendri par la voix, légèrement voilée, presque chuchotée les premières secondes.
Les arrangements font cohabiter des bruits électros, une guitare électrique gémissante, un piano touche à touche, et des cordes en douce pluie sur un rythme tranquille.

Piano/violoncelle font pleurer poétiquement ' Des hivers'. Le chant, plaintif, appuie des mots no cordes.

La basse vient soulever la jolie ritournelle au clavier pour découvrir ' Ca Fait Longtemps que je Cherche qui je Suis'. 'Errer autant qu'errare' humanum est!
La gratte sanglote lorsqu'elle ne hurle pas. Les vocaux, en accord avec le sentiment prédominant, lâchent leur mélancolie sur ce mid-tempo désabusé.

' Rire en éclats' se veut plus vindicatif entre les virgules mélodieuses. Le morceau balance et insiste crescendo, les guitares tirent et la caisse claire claque comme un fusil alors que le clavier coule.

Piano/voix pour ' C'est quoi la vie?'. Entre touchante et déprimante, la composition secoue avec ses paroles fortes, amorties par ce piano doucereux.

La basse au trot se promène sur une fine couche de clavier, accompagnée ensuite par des cordes diverses accélérant.
L'orchestration s'énerve alors pour faire briller ' Dans nos yeux' avec éclat avant de s'évanouir doucement.

Des percussions électros frappent sourdement ' Sous la pluie les avalanches'. La guitare cristallise délicatement. La voix murmure sombrement.

Faut-il s'apitoyer? ' Je ne Suis pas un Type Bien' prend cette voie sur un rythme monotone que les pointes à la guitare essaient de chahuter.
Une dépréciation humide à la Miossec.

Un soin lointain installe d'abord un rythme flegmatique. La gratte sonne en réverbération, entourée de volutes au clavier.
L'auteur finit par avouer ' J'attends'. Hésitation ou procrastination lorsque ça fait longtemps qu'on cherche qui on est et qu'on découvre qu'on n'est pas un type bien, ça peut se comprendre...

Des frottements sur le manche de guitare pour dessiner le lent arpège, gratté en boucle que le piano puis les clochettes échouent à perturber.
Des cordes glissent et des tambours ponctuent une cadence tristement étiolée. L'hypersensibilité concerne ces ' Enfants de la lune' condamnés à se cacher.

Un nouveau rythme ne dépasse pas la vitesse du cœur au ralenti, le préféré de Murat (un autre écorché bouleversant), mais cette douce mélodie m'évoque plutôt Higelin.
L'entremêlement éthéré guitares/claviers n'épaissit pas, le nuage ' Reste' transparent.

Un autre titre pour se cacher ' Derrière les Persiennes'. L'auteur n'est plus qu'ombre (é)mouvante.
Les accords tristes, répétés à la guitare acoustique, se font déchirer par une électrique puis décorer par quelques boutons d'accordéon.

Si Olivier pique, c'est qu'il nous ser(t)re... un bon verre d'amertume.
Entre la déprime de Miossec et la fleur de peau d'Higelin, il ne caresse pas forcément dans le sens du poil.
Pourtant, on reste ému par tant de sensibilité décrite par des mots... râle.

01-Nos Promesses Sacrées
02-Des hivers
03-Ca Fait Longtemps que je Cherche qui je Suis
04-Rire en éclats
05-C'est quoi la vie?
06-Dans nos yeux
07-Sous la pluie les avalanches
08-Je ne Suis pas un Type Bien
09-J'attends
10-Enfants de la lune
11-Reste
12-Derrière les Persiennes

Écrit et composé par Olivier Brunie
Réalisé, mixé et arrangé par Bruno Pradels
Masterisé par François Fanelli Sonics Mastering à Marseille.


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