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Transition écologique: le coût des rêves, de Rémy Prud'homme

Publié le 27 mars 2024 par Francisrichard @francisrichard
Transition écologique: le coût des rêves, de Rémy Prud'homme

La première priorité de la politique économique de la France n'est pas la lutte contre le chômage, ni la promotion de la croissance, ni le souci d'un endettement pharamineux, ni les trous de la sécurité sociale, ni la réduction du déficit de la balance commerciale, ni les crises du logement ou de l'agriculture, ou de l'enseignement, c'est la "planification écologique", définie comme la réduction des rejets de CO2 - de 40% d'ici 2030, et de 100% d'ici 2050.

Il ne faut pas croire que la folie verte soit une exception française. Elle touche les pays développés mais pas les autres. D'où l'intérêt du livre de Rémy Prud'homme.

Transition écologique: le coût des rêves est extrapolable aux pays de l'Union européenne1, aux États-Unis, à l'Australie, au Canada, à la Nouvelle Zélande, au Japon...

L'expression de folie verte n'est pas exagérée. Car il faut remettre les choses en perspective:

  • Le réchauffement climatique en 150 ans est de l'ordre de 1°C.
  • La teneur en CO2 dans l'atmosphère a augmenté parallèlement: il y a corrélation.
  • Il est impossible de savoir si c'est le CO2 qui entraîne le réchauffement ou si c'est l'inverse.
  • Il peut très bien y avoir une autre cause au réchauffement que le CO2: sous l'Empire romain et au Haut Moyen-Âge le globe a connu des températures comparables sans qu'il y ait de tels rejets de CO2.

Dire que les rejets de CO2 sont responsables du réchauffement climatique est donc une croyance, ce n'est pas une certitude.

Le CO2 est-il néfaste? En tout cas, le CO2 est l'aliment des plantes et, quand sa teneur dans l'air augmente, la croissance des plantes augmente également.

Pourquoi parler de folie verte? Parce que le CO2, en dépit de tout ce qui vient d'être dit, est considéré comme le mal:

Le CO2 cause le réchauffement de la planète. Ce réchauffement entraîne les pires catastrophes et la disparition de la vie sur terre. Pour sauver la planète, l'homme doit battre sa coulpe et cesser de rejeter du CO2, même si - et peut-être surtout - cela lui fait très mal.

Bref c'est une idéologie, une singerie de religion, avec ses rêves, ses livres sacrés, ses pontifes, ses saints, ses conciles, ses catéchismes, ses censeurs, ses médias, ses propagandistes, ses partis politiques, ses banquiers, ses idiots utiles, ses rentes.

Qui rejette du CO2 ? En France, les grands fauteurs de CO2 sont:

  • Le transport: 32%.
  • L'agriculture: 19%.
  • Le logement: 17%.
  • L'industrie: 18%.
  • L'énergie: 10%.
  • Les déchets: 3%.

À ces activités coupables, il faut ajouter les banques parce qu'elles sont complices des secteurs émetteurs.

Comment réduire les rejets de CO2 de ces activités pécheresses?

  • Dans le transport, en réduisant la part de la voiture et du camion et en remplaçant la voiture thermique par la voiture électrique.
  • Dans l'agriculture, en multipliant les réglementations, les contraintes, les interdictions, les prescriptions, les autorisations, les taxes, les subventions, etc.
  • Dans le logement, en votant des lois, des textes et des décisions en matière d'isolation des bâtiments, de modes de chauffage et en réduisant l'artificialisation des sols (en  refusant des permis de construire par exemple).
  • Dans l'énergie (donc dans l'industrie) en diminuant le nucléaire (qui n'émet pas de CO2) et en le remplaçant par du renouvelable.

Quant aux banques, qui était un secteur déjà très réglementé, elles ont dû se soumettre à des obligations vertes et refuser de financer des projets charbonniers, pétroliers et gaziers. Et, pour s'assurer que ces obligations seraient appliquées, une myriade d'institutions ont été créés, une pléthore d'accords, conclus.

Tout cela a un coût, que l'auteur estime secteur par secteur. Ces coûts, qui sont des surcoûts, sont des coûts socio-économiques au sens large, c'est-à-dire des coûts d'opportunité, des pertes de satisfaction et d'utilité, des augmentations de prix pour un service identique, etc. et pas seulement des dépenses, encore moins des dépenses publiques.

Les montants auxquels il parvient ont de quoi donner le vertige. Ce sont pourtant des estimations, discutables, mais prudentes. Le lecteur intéressé par les calculs effectués se reportera pour leurs détails au livre: au total, il arrive à un coût de 300 milliards d'euros en 2030 et à un coût de 1100 milliards d'euros pour 2024-2030.

Pour quels bénéfices? Il remarque qu'au cours des cent dernières années il y a bien eu un réchauffement, mais pas de dommages évidents et que, d'autre part, la réduction de l'impact de la réduction des rejets de CO2, si l'objectif fixé est atteint, ne sera que de 0,00022°C, c'est-à-dire rien.

Compte tenu de l'état économique de la France2, sacrifier des centaines de milliards d'euros au Dieu vert est une folie, et le rêve vert, un terrible cauchemar.

Francis Richard

1 - La France s'est notamment soumise à l'Union européenne en matière d'énergie: en adoptant une fausse concurrence, en optant pour le renouvelable, en approuvant une tarification aberrante.

2 - Le ministre des finances se bat comme un beau diable pour économiser un petit milliard d'euros par-ci et par-là.

Transition écologique: le coût des rêves, Rémy Prud'homme, 160 pages, L'Artilleur

Livres précédents:

L'idéologie du réchauffement (2015)

Gouverner c'est mentir (2019)

Les vrais responsables de la crise énergétique (2022)


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