Voici la critique de Bernard Delcord…
Une lecture de la vie…
Bien connu de ses compatriotes belges francophones, Jacques Mercier (°1943) est un journaliste, écrivain et homme de télévision et de radio qui a œuvré sur les ondes et les écrans de la RTBF entre 1963 et 2008.
On se souvient, par exemple des émissions radio intitulées Dimanche Musique, Le Jeu des Dictionnaires ou La semaine infernale et, à la télévision, de Forts en Tête, Monsieur Dictionnaire (en duo avec Philippe Geluck) et C’est archivé près de chez vous.
Il est aussi l’auteur de plus de 60 livres aux thématiques et aux formes variées, allant du chocolat à la grammaire française et du roman aux haïkus.
C’est également un grand connaisseur de la musique de jazz qu’il évoque dans des spectacles-conférences avec son fils Stéphane, un saxophoniste célèbre jusqu’à New York.
Cette vie bien remplie est évoquée dans Mon Bloc-Notes qui paraît chez Amazon.fr[1], un recueil de réflexions et d’évocations au fil de l’eau et du vent à la manière des Choses vues de Victor Hugo, du Journal de Jules Renard ou de Je me souviens de Georges Perec.
Extraits :
Dans les années 1960, nous étions fascinés par les émissions du conférencier français Henri Guillemin. Pour les élèves journalistes que nous étions, on le donnait en exemple de charisme dans la sobriété. Seul un léger zoom élargissait lentement son buste et son visage aux lunettes sévères, en plan américain, durant la vingtaine de minutes de sa causerie. Il nous transmettait ainsi la passion de la Révolution française, de Jeanne d’Arc ou de Tolstoï.
Un des moments les plus bouleversants de ma vie fut une visite à une clinique psychiatrique, celle de Fond’Roy à Uccle. À la demande d’un des médecins responsables, j’ai parlé de l’amour à des adolescentes qui avaient été maltraitées, abusées et violées.
Quand on est homme de médias, on peut aussi mesurer le temps qui passe aux réactions : « Je vous écoutais enfant dans la voiture » ; « Ma mère était fan de votre émission de télé » ; « Mon grand-père nous a raconté les fous rires du dimanche soir ! »
Georges Brassens raconte qu’avant, on appelait les premiers cheveux blancs des pâquerettes de cimetière.
Au Japon, où l’on meurt de karôshi, par surmenage, par dépassement du travail, existe un Club de la Paresse.
Le mot de Louis XIV en parlant avec Le Nôtre des jardins de Versailles : « Vous y mettrez un peu d’enfance ».
Joli, n’est-il pas ?
Bernard DELCORD
Mon Bloc-Notes par Jacques Mercier, Amazon.fr, mars 2024, 224 pp. en noir et blanc au format 12,7 x 20,4 cm sous couverture brochée en couleurs, 13,70 € (prix France)
[1] https://www.amazon.fr/Mon-Bloc-Notes-Jacques-Mercier/dp/B0CX21CHVB/ref=sr_1_1?crid=2B85GHVPTXEDE&dib=eyJ2IjoiMSJ9.a9QOFuWpBrMVkf-cnNKkgQ.HJ7tPpWtbyNVmK7j9BqYs0Y7FUZZH3e59puGLIa_uK0&dib_tag=se&keywords=mon+bloc-notes+jacques+mercier&qid=1711310892&sprefix=Mon+Bloc-%2Caps%2C497&sr=8-1