Parfois on passe à côté d’un groupe. Ce qui en soit n’est pas grave. Concernant Real Estate, je m’interroge tout de même sur comment cela a pu m’arriver. Car, oui, j’avais pourtant découvert leur musique avec le précédent album The Main Thing, en mars 2020. Je relis ce que je vous en disais à l’époque, et je n’en reviens pas : tout ce que je retrouve dans leur univers en les réécoutant aujourd’hui, que ce soit sur Daniel ou, bien entendu, sur The Main Thing, j’en parlais déjà avec les mêmes ressentis. Alors, question : comment ai-je pu oublier à ce point ce Real Estate depuis quatre ans ?!
La seule raison que je puisse trouver est liée au contexte d’alors : au printemps 2020, nous entrions toutes et tous dans une période si particulière, nous enfermant, nous repliant sur nous-mêmes, et nous faisant peur ! La musique de Real Estate n’était peut-être, à ce moment-là, pas celle dont j’avais besoin…
Aujourd’hui, quatre ans plus tard presque au jour près, je redécouvre avec un bonheur immense le groupe américain. Grâce à Daniel d’abord. Mais aussi The Main Thing que j’ai réécouté de nombreuses fois avant de lui succomber à nouveau et cette fois-ci pour de bon.
Mais cette nouvelle histoire d’amour, c’est bel et bien grâce à Daniel qu’elle a rejailli. Comme dans un conte de fées. Pourtant, j’ai à nouveau failli passé à côté de leur nouvel album, pour une raison tellement bête : le visuel m’induisait en erreur vers une naïveté qui s’avère fausse. Combien de fois ai-je déjà dit que la musique n’a parfois rien à voir avec le visuel ou l’artwork choisi ? Ou plutôt, ce dernier ne fait pas forcément écho à l’œuvre qu’il présente, si ce n’est ici que ce téléphone filaire nous rattache bien à quelque chose dont on ne peut se défaire. Le passé, entre autres.
Car la musique de Real Estate possède une nostalgie inévitable, et dès les premières notes de « Somebody new » la chaleur du groupe nous enveloppe et nous transporte. Et les onze chansons sont toutes aussi enivrantes, sans jamais rien perdre de l’humilité qui caractérise les cinq artistes américains.
Au fait, pourquoi Daniel ? Mystère… (Ou pas : l’album a été produit par un certain Daniel Tashian, et au vu de tous ces artistes ayant nommé un album du nom du studio où ils l’ont enregistré, le nom du producteur n’est-il pas un choix plus logique encore ?)
(in Heepro Music, le 25/03/2024
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