L’annonce de l’exposition El tiempo de todavía au Centro Leon de République dominicaine réactive une vieille frustration liée à l’impossibilité pour un critique caribéen de réunir des informations exhaustives et de couvrir l’ensemble des expositions majeures sur l’art contemporain de la Caraïbe. Et ce, en dépit du réseau d’artistes, de critiques et d’acteurs culturels, toujours actif, constitué depuis 1992 à l’occasion des multiples manifestations lors de la célébration du Choc des deux mondes qui avaient fourni alors l’opportunité de rencontres fréquentes. En dépit aussi des réseaux, des sites et des blogs, de Repeating islands, de Critical Caribbean art, de l’Aica Caraïbe du sud, de Fresh Milk et de tous les autres.
La défectuosité du réseau aérien inter-caraïbe et le coût prohibitif des billets limitent considérablement les déplacements. Comment exercer pleinement une pratique critique alors que le plus souvent on découvre ces expositions par procuration, articles, vidéos, conversations, catalogues. Est-il utopique de souhaiter embrasser plus complètement la création de la Caraïbe et de sa diaspora ? Pourquoi ce désir de relier par la réflexion critique ce territoire fragmenté ?
Le Centre culturel Eduardo León Jimenes ou Centro León, implanté à Santiago de los Caballeros, en République Dominicaine développe des programmes culturels et éducatifs qui contribuent à l’appréciation de l’art et de la culture en République dominicaine. Inauguré en octobre 2003, il doit son nom à Eduardo León Jimenes, fondateur de La Aurora, une entreprise de tabac née au sein du consortium Grupo León Jiménes.
Centro Leon, Santiago, Dominican-Republic
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- Signes d’identité qui montre une collection d’anthropologie dominicaine.
- Genèse et trajectoire qui traite de l’histoire des arts visuels en République Dominicaine. Certaines œuvres de l’exposition sont sélectionnées dans le cadre des concours artistiques Eduardo León Jimenes.
- Empreinte et mémoire qui retrace l’histoire du groupe León Jiménes.
Le centre comprend en outre un auditorium, une salle d’activités, une salle polyvalente, un café et une revue artisanale. Dans les jardins, le Patio des Caraïbes accueille des statues.
Le Centro Leon présente, depuis quelques mois et jusqu à la fin du mois de mai, une immense exposition qui a pour ambition de mieux faire connaître à travers des œuvres d’art une époque et un espace géographique : la Caraïbe de 1984 à 2003 .
Yolanda Wood lors du vernissage
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Son titre, El tiempo de todavía, fait référence à la perception et au passage du temps dans la région insulaire des Caraïbes tels que les a décrits l’auteur dominicain Marcio Veloz Maggiolo dans son roman La mouche soldat, (Madrid, Siruela, 2004).
Pour consulter la liste des artistes, cliquer sur la première image.
L’exposition cherche à éclairer les thèmes, les techniques et les récits sociopolitiques en évolution qui ont émergé entre la première Biennale de La Havane, en 1984, et la cinquième Biennale des Caraïbes, à Saint-Domingue, en 2003. Elle explore les diverses influences, inspirations et dialogues interculturels qui ont façonné l’art de la région à cette époque et qui ont servi de préambule à la production du début du 21e siècle. Le propos est développé en quatre sections, photographies, peintures et sculptures, installations, gravures et vidéos qui regroupent une centaine d’œuvres.
A présence d’Ernest Breleur de la Martinique avec une toile de la série des « Christ », acquisition du Musée d’art Moderne de Santo Domingo est remarquée aux côtés de créations d’Edouard Duval-Carrié, José Bédia, Belkis Ramirez, Raquel Paiewonsky, Tony Capellan, Jorge Pineda entre autres.
Tony Capellan
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En 2019, la carte s’est étendue à 112 emplacements dans 47 villes de 21 pays et en 2021, malgré la pandémie, elle a été développée dans 120 emplacements dans 48 villes de 24 pays d’Amérique, d’Asie et d’Europe.
Plus de 1 800 artistes du monde entier ont participé aux trois premières éditions.
En 2023, la quatrième édition de BienalSur aura lieu dans plus de 70 villes de 28 pays sur les 5 continents.
Les textes du catalogue permettront d’approfondir notre approche de cette exposition.
Dominique Brebion