C'est un artiste français plutôt clivant qui a été choisi pour réaliser ce douzième élément, avec, on l'imagine, pour seule contrainte de respecter la couleur bleue qui domine dans cette salle de spectacle.
Bertrand Lavier est resté dans l'insolence en détournant une assise grand siècle pour servir de support à un des sièges sur lesquels on peut s'asseoir dans la grande salle.
Par ce geste il est fidèle à ce qu'on a déjà vu de lui : un réfrigérateur posé sur un coffre-fort, un piano repeint, une Alfa Romeo écrasée, une montgolfière, un pylône électrique tronqué, un nounours sur un socle…
Cet artiste interroge toujours l'art avec humour pour nous amener à réfléchir à ce que c'est qu’une sculpture, une peinture, un objet d’art,et plus globalement sur notre civilisation post-industrielle où la production en série, y compris des objets de valeur, est devenue une banalité, laissant peu de place à la nouveauté.
Né en 1949 en Bourgogne, celui qui se destinait au métier d’horticulteur a construit, depuis un demi-siècle, une œuvre dont les ressorts poétiques sont la greffe, l’hybridation. Il n'a de cesse de remettre en cause les bases du modernisme en proposant, avec un grand sens de l’esthétique, de réagencer l’existant.