Habillées de lumière et d’un carré de soie,
Tes jambes nues luisaient au fond de l’habitacle.
Tes mains sur le volant frissonnaient quelquefois
Dans les parfums boisés de l’air décapotable.
Un voile de crépuscule attaché dans le dos,
Tu traçais un sillon dans le halo des phares.
Un pan de soie liquide enroulé sur ta peau
Inscrivait un frisson sur nos points de départ.
La route qui s’accrochait aux flancs nus des rochers
Nous emmenait plus loin au fond de la vallée,
Ton profil éclairé aux diodes lumineuses
Et les ombres pressées sur tes jambes nerveuses.
Nous étions suspendus à la fin de l’été,
À la route, à la nuit, au bord du temps qui fuit,
À un carré d’étoffe qui voulait s’envoler,
Malgré ce nœud fragile qui ne veut pas céder
Nous roulâmes ainsi jusqu’au petit matin.
Le soleil sur le lac découpait des rivières,
Semait sur tes épaules un champ de taches claires
Qui s’envolaient légères sur les bords du chemin.
Habillée de lumière et d’un carré de soie,
Tu coupas le contact, sortis de l’habitacle.
Je vis ta jambe nue et un escarpin noir
S’inscrire dans le reflet de ta décapotable.