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la vie ne suffit pas

Publié le 18 mars 2024 par Pjjp44
suffit

Mon premier est un lundi une semaine qui s'annonce en gare du petit-jour. Mon second est sur le pont sa mer cachée derrière la brume. Mon troisième a pris les couleurs du froid, des pluies et arc en ciel mélangés. Mon quatrième est arrivé à temps pour distribuer ses cartes aux autres. Mon cinquième, dans ses rêves d'Armorique hisse la voile pour délaisser le port, dont il a déjà oublié les ombres fugitives, tellement il s'empresse de suivre le large. Mon sixième a droit pour lui tout seul à une symphonie de lumières qui incendie le ciel, cap à l'est. Mon septième ne parle plus ou alors il faudrait vraiment prêter l'oreille; mais ici tout se vend finalement et surtout son âme. Mon huitième n'a plus d'adresse il liquide et s'efface dans la vague. Mon neuvième fait ses prières au vent, à la lune et aux sirènes. Et mon tout forme un ensemble qui n'a strictement rien à voir sauf peut-être un dauphin, loin devant, qui trace pour lui Mais en est-il vraiment sur?

suffit suffit

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Loin des mines compassées, de la pondération,
Des salons trop feutrés, de la mort des saisons.
Le délire situé d'une nature ni douce, ni con.

Canines vulpines, cauchemars, corps de chiens mutilés,
Avenir radieux fuyant à vives et grandes foulées.

L'hystérie née d'esprits tordus de mâles pétés,
Imagine les fureurs viscérales d'un loir,
Bestiole en quête de sang, s'agitant tard le soir
De la tête à la vulve de la femme infertile,
Fou de manque, vomissant l'aménorrhée, fébrile.
Vives bouffées de chaleur, subite mélancolie,
Bûchers, internements, vapeurs et insomnies.

Là, des licornes en joie chient des paillettes dorées,
De petites chattes bourgeoises suc(ent) des cadavr(es) rongés,
Une foule de galériens accrochée à leurs pieds.

La flamboyance de nos crises clastiques et cosmiques,
L'endurance inouïe de la manie psychotique.
Imperturbablement. " Le jour, le soir, la nuit ".

Orques ménopausées au mitan de leur vie,
Lourdes globicéphales, bélugas aquatiques,
Libérées des contraintes et rapports domestiques,
Menant leur espèce en cheffes claniques respectées.
Elles arborent au melon, comme un grand vit dressé,
Une palanquée d'humaines pleurant leur puits séché.

Un troupeau de mille poulpes, cerveau tentaculaire,
Et des pieuvres mourantes qui ne seront qu'une fois mères.
Des castors résistant à la binarité,
Munis d'un habile trou polyactivités,
L'œuvre d'un dieu foutraque, nommée pseudo cloaque.

Le moine d'Alexandra David-Neel au Tibet,
Enfanté de rêves zen et de méditation,
Le Morel de Gary et sa Mademoiselle
Repeuplant les bloks d'un camp de concentration.
Les mésanges de Rosa, le lierre de Cyrano,

Les mouches de Jack London et de son vagabond,

Des tulpa, des chenils, des égrégores, des vifs,
Notre insatiable besoin d'une consolation..."


Corrine Morel Darleux-Masto

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"La littérature est la preuve que la vie ne suffit pas. "
Fernando Pessoa


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