Nul besoin de présenter Kim Gordon, dont le groupe Sonic Youth, fort de ses trente années d’activité, était devenu et restera l’un des plus grands groupes indés de tous les temps. Dans le groupe, la New-yorkaise jouait de la basse, parfois de la guitare, et chantait aussi.
Alors que SY quittait définitivement la scène et les studios en 2011, Kim Gordon sortira son tout premier album studio quelques années plus tard, No Home Record, en 2019. Entre les deux, elle avait continuer la musique, mais toujours au sein d’un groupe ou d’un collectif. De mon côté, je me souviens en particulier de son duo avec Peaches sur l’album Rub de la Canadienne, en 2015.
Nous voici en 2024, et The Collective vient donner un véritable coup de pied dans la fourmilière musicale ! Et si l’on ne pourra passer à côté de l’image du smartphone et des thèmes liés aux réseaux sociaux dont elle nous parle, il faut bien avouer que, musicalement, The Collective est un ovni car je ne vois pas quel autre album lui ressemblerait. Bien sûr, je pense à son amie Peaches, mais je dirais plutôt que les chansons de The Collective réussissent une sorte de métissage troublant entre l’univers de Peaches et celui de Low (je pense à la production de leurs tout derniers albums Double Negative et Hey What).
En réalité, oubliez tout ce que je viens de dire, en particulier les noms d’autres artistes. Aucun repère ne nous permet d’appréhender The Collective. Il faut donc s’y jeter sans a priori, et la surprise est au final de taille : malgré son aspects parfois abrupt, viscéral, il y a toujours une certaine profondeur qui nous entraîne et nous enivre.
Tout le monde n’arrête pas de dire que c’est un très grand disque – je ne vais pas être original car je n’en pense pas moins, car The Collective est énorme et Kim Gordon ne peut que difficilement se voir coller des étiquettes.
(in Heepro Music, le 18/03/2024)
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