Train supprimé
« Le train est supprimé » m’écrit une amie.
J’ai découvert cela, il n’y a pas si longtemps à la gare de l’Est à Paris (celle d’où mon grand-père avait dû partir pour le front en 1914), alors que je voulais revenir voir le directeur de mes thèses, Maurice Agulhon. J’ai mis un certain temps à comprendre qu’il fût possible de supprimer un train au dernier moment.
«Venez me voir », m’avait dit antérieurement mon Maître, « tout le monde croit que je suis mort ».
La SNCF m’a empêché de le retrouver ce jour-là.
Je ne l’ai jamais plus revu.
Bernard Traimond