Dom me fait découvrir l'artiste après la sortie de son 1er EP en Avril 2021, genre 'Quoi tu connais pas Madelyn?'. "Bon, ça va Dom, tu connais Cunégonde toi?"
J'adhère aussitôt 'ankou'ragé par plusieurs écoutes de l'EP puis viens le full LP, peu avant de la voir au 'Zef & Mer' à Plérin en 2022.
Je ne taris pas déloges sur l'équipage : Review EP, Live report Zef & Mer, Review LP
Alors lorsque je tombe (sans me blesser heureusement!) sur l'annonce de son passage au Marmouss' au dernier moment, j'annule tout, séance tenante, et je change la priorité de nos plans.
Noëlle, qui a craqué autant que moi, ne refuse pas le court déplacement qu'on aurait pu faire en trottinette.
C'est un plaisir répété, à chaque soirée passée dans cette vaste cave aux murs en pierre, épais et à l'acoustique idéale. On y parle breton, ket me, mais le français fait bon ménage.
20H est annoncé d'un côté, 20H30 de l'autre, sans écho alors on s'aligne sur le second horaire et on entend, à l'entrée, les musiciens se mettre d'accord sur 20h45.
Timing idéal pour commander une bière et s'installer!
Madelyn annonce un set en 2 parties, l'une acoustique (plus sombre), l'autre c'est le soleil (ahaa! le 2è astre plus lumineux) électrique.
Pour débuter, noir, c'est noir! Madelyn et Gaëtan du haut en bas, pendant qu'Olivier se permet une facétie avec un tee-shirt 'Star Wars' (solidaire je suis!).
Le live 'unplugged' se fera sans la batterie, Olivier à gauche, guitare sèche et piano, Gaëtan à droite, guitare tout aussi sèche et tous deux assis sur des tabourets.
Madelyn prend l'espace, sans marques, le rythme ne la portant pas.
Je suis bluffé par les chœurs de Gaëtan alors que je cherchais une choriste cachée derrière les fûts... de bière. Il réitèrera cet exploit tout au long du concert.
Ils enchainent les 4 morceaux de l'EP dans un ordre différent. La magie opère et pour ma part, je me sens porté par le flux et le reflux.
Dès que la porte de l'estaminet s'entrouvre, les embruns iodés s'engouffrent et viennent nous griser.
Cette première partie passe en moins de temps qu'il ne faut pour descendre un bock de bière!
La pause glissera aussi vite nous laissant un temps d'échange avec les musiciens...
C'est amusant, on les sent presque timides avec le public mais aussi les uns envers les autres.
Il faut dire qu'ils sont éparpillés aux 4 coins de Bretagne (Camaret, Nantes, Quimper, ah merde, ça fait 3!) et ne se voient pas forcément tous les jours...
Un avantage? La fraicheur de la prestation live!
Bon, récemment, ils ont passé un moment ensemble, ils reviennent d'une tournée ayant fait le grand-écart nord-sud entre pays basque et pays de Galle sans toucher un ballon de rugby...
Leur équipement, quasi complet aujourd'hui, s'étale à leurs pieds avec pas mal de pédales d'effets, qui font passer les guitares pour des synthés par instants, et des amplis qui délivrent un son très agréable.
En tous cas, nos oreilles vont le percevoir lors du plat principal, bien consistant avec ses 14 titres.
C'est bien simple, le répertoire entier est passé en revue!
Un répertoire qui nous embarque sur des mélodies envoûtantes (écrites par Olivier et Gaëtan) portées par les textes et la voix angélique de Madelyn.
On baigne dans cette atmosphère marine mais avec des variations propres au climat breton (où il fait beau tous les jours, n'en déplaise à Michel Drucker...).
J'ai du mal à expliquer l'effet que me procure 'Dour' avec sa boite à musique aux accents de clochettes qui m'hypnotise carrément!
La cadence régulière m'entraine dans un mouvement autiste, inépuisable et je m'en fous, je vole...
Moi qui aime la batterie, je me régale avec Brendan, si régulier, et variant la puissance.
'Dineo' provoque aussi ce balancement sans mal de mer.
Olivier se fait charrier car il ne connait pas la set-list par cœur et ne parle pas breton tous les jours (le dimanche seulement... ah, on n'est pas dimanche!).
'Bevezhiñ' nous emporte sur un moment exaltant.
'Ganit', dans son rythme bien marqué par Brendan, me rappelle 'Waterfront' de Simple Minds et me donne des envies de 'jump', le morceau alternant entre secousses et murmures de Madelyn.
'Preizh', à la boucle hypnotique, devrait faire un carton en boite! Olivier arrose de claviers mais le riff de guitare entraine tout autant.
Gaetan échangera plus tard sa guitare pour une basse.
'Chom enon' démarre au milieu de sons électros qui tancent et dressent le poil, puis on se trémousse grâce à son rythme insistant.
Et que dire de son arpège à la guitare, accroché aux tympans, pour y rester tapis dans un coin pour longtemps?
Le sautillant 'Roz' devrait plaire à tous les publics avec son gimmick accrocheur au clavier...
'Tad' reste un moment intime. Derrière, 'Nevez-Amzer', éclaircit le ciel.
Le motif en syncope à la batterie annonce le troublant 'Kant Milden'.
Lorsque le riff à la guitare prend le pouvoir, c'est une spirale qui fait descendre la voix de Madelyn au plus profond de nous-mêmes.
'Fiñv' ouvre le disque mais fait la fermeture ici avec sa ritournelle comme une volée d'oiseaux dans un ciel légèrement voilé.
Je ne me lasse pas de cette voix modulée et ondulée, capable de s'envoler si haut!
Comment lui en vouloir? Pas avares, ils nous ont tout déroulé sur tapis rouge, comme un concert privé à la maison.
Quelle gentillesse, quelle classe musicale! Un EP, avec des morceaux réarrangés, va sortir prochainement...
On n'hésitera pas une seconde! Merci bras et Kenavo les anges! Madelyn Ann, Chant
Olivier LE HIR guitares, piano, synth, programmations
Gaëtan FAGOT basse, synth, piano, programmations, chœurs
Brendan COSTAIRE batterie, percussions