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EP Bastion Rose – Fade to blue

Publié le 08 mars 2024 par Concerts-Review

L'histoire du groupe australien commence dans la tragédie. Son chanteur Austin Frink (Blue Rising) sort d'une grave maladie par une opération qui faillit le laisser sans voix.
Dans la même période, il passe par des phases de deuils parentaux éprouvantes. Mais cet Austin là, possède certainement plus de 'Power' que le film.
En 2 ans, l'artiste revient dans le coup et reste prêt à en donner.
D'où ce disque renaissance, 4 morceaux dans ta face, comme une face de noir vinyle profondément sillonnée.

La pochette met d'ailleurs en valeur la clarté d'une rose unique, en pleine vitalité, sur un fond sombre et flou.

Le leader n'est pas forcément un magicien mais, il s'entoure :
Austin Mudd (Blue Rising) on guitar
Barrett Abraham (Blue Rising) on keyboards
Steve Pierceon bass
John Donlon on drums
Austin Frink Vocals

Un arpège trouble invite d'emblée la lead guitare à flâner. La voix, couverte, d'Austin porte les émotions dans le grain. La batterie roulante gonfle avec le bulbe de la basse.
' Fade to blue' renvoie d'abord la mélancolie, autant dans le titre que la musique arrosée de quelques gouttes de piano au départ.
Austin s'emporte alors sur l'orchestration, dominée par la guitare qui passe par toutes les couleurs et lâche un superbe solo trempé d'effets.
L'ambiance épaisse emprunte un chemin très 70's, des chœurs discrets venant lécher la voix déjà chaude.

On y reste avec ' Halo devil' qui démarre dépouillé, avant de baigner dans des couches mixtes orgue/gratte.
La rythmique forme un bloc humble mais carré. Le chant prend le même ton poignant, alternant phrasé grave et envolées plus hautes.
La guitare fluide s'en donne à cœur joie et la dextérité, alliée au feeling, lui apportent une grande force envoûtante.

La wah wah, très présente dans ce morceau, lance ' Fever' gorgé d'orgue. Les baguettes jouent sur le cercle et se laissent aller en roulements et moulins avides.
Les arrangements dégagent beaucoup de maitrise et une puissance fascinante alors que le chant s'exprime avec hargne.

A peine la fièvre tombée, l'intro de ' Coming for you' balance une nouvelle onde calorique progressive avec des effets électros réverbérants.
La batterie roule et la basse bombe le torse sur la rythmique. Le chant, impétueux, convainc, accroche, fascine..., traduisant une émotion de tous les instants.
Le dernier solo, éruptif, accompagne le chant dans un final effervescent.

Voilà un carré de titres aussi forts les uns que les autres qui constituent un bastion de résistance aux drames.
Les couleurs douces, rose et bleu, incarnent créativité et envie de vivre.
Les compos prennent leurs racines dans les 70's et des groupes américains, aux influences plus ou moins sudistes, tels que Gov't Mule, Bad Company, Allman Brothers ou Lynyrd Skynyrd.
Du solide qui ne demande qu'à éclore dans la lumière!

1. Fade to blue (6:36)
2. Halo devil (4:21)
3. Fever (3:42)
4. Coming for you (4:43)
Produit par David Potrill (Tool, Rush, Godsmack, Mastodon, Muse, Coheed et Cambria) et masterisé par Maor Appelbaum (Faith No More, Dream Theater, Meat Loaf, Yes)


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