La soirée était torride, la musique, l'alcool, la température estivale et les tenues aidant, les buissons du jardin n'avaient pas tardé à bruisser de mille murmures pas forcément bucoliques.
Lors de cette soirée, Tim, Timothée Bastiant, fait la connaissance de Melania, une fille de l'Est. Il l'a ramenée chez lui pour un coup d'un soir qui n'a pas lieu, tous deux étant fortement alcoolisés. Quand Tim se réveille le dimanche matin, il est seul.
Tim est le rédacteur en chef et propriétaire de Time & Watches, une revue consacrée à l'industrie horlogère. Des entretiens avec les patrons de cette activité typiquement helvétique y sont publiés. Il n'a qu'une collaboratrice, Muriel, divorcée, deux enfants.
Plusieurs semaines après, alors que Tim a perdu la trace de Melania, il tombe sur elle lors d'un cocktail organisé par la boutique Chuberer, rue du Rhône. Une amie lui a donné son invitation. Ils boivent un verre, se séparent, mais elle lui demande sa carte.
Melania est sans le sou. Elle était hôtesse de l'air mais ne travaille plus dans l'aérien depuis la pandémie de Covid. Comme Tim s'est bien comporté avec elle, un jour, sans le sou et à la rue, au bout de ses droits au chômage, elle vient trouver refuge chez lui.
Pour lui venir en aide, Tim l'héberge en tout bien tout honneur, l'embauche dans sa revue, où cette polyglotte fait merveille auprès des patrons horlogers, notamment auprès d'Igor Petrakov, qui dirige la manufacture Georges Meyer jusque-là inconnue.
Petrakov lui propose un job qu'elle ne peut refuser: responsable de toutes les boutiques du groupe, disséminées dans des lieux insolites à travers la planète, ce qui va la faire voyager le plus clair de son temps, et la rendre indépendante, du moins le croit-elle.
L'essor de Georges Meyer est tel qu'il ne peut s'expliquer par la seule fabrication et vente de ses garde-temps1. Les trafics de diamants, qui les ornent, ou de cocaïne, ne sont-ils pas à l'origine de cet essor fulgurant et inexplicable par le seul management?
Olivier Rigot, parallèlement à l'histoire tumultueuse de Tim et Melania, raconte que Petrakov n'en est pas le réel patron et suggère que dans les lieux où l'entreprise tient boutique, elle pourrait bénéficier de ces activités qui sont autrement plus lucratives.
Melania, de par ses fonctions, va se trouver impliquée. Ce qui fera d'elle, malgré qu'elle en ait, La fille de diamant qui donne son titre au livre, dont le dénouement, après des péripéties rocambolesques, surprendra le lecteur: ce n'était pas ce qu'il croyait.
Francis Richard
1 - Horloges de haute précision.
La fille de diamant, Olivier Rigot, 278 pages, Slatkine
Livre précédent:
La fille aux cerfs-volants (2021)