Un grand merci à Patrice Maltaverne, animateur de la revue poétique Traction-Brabant, mais aussi poète et éditeur, pour avoir retenu deux de mes textes récents pour son numéro 107, qui vient de paraître en ce début mars 2024, il y a quelques jours à peine.
Les deux poèmes en question « Entre deux feux, les cendres » et « Poésie de façade » sont extraits d’un recueil inédit, « Sombres Vers blancs« , qui est encore en cours d’écriture, bien que je l’aie cru terminé déjà à deux ou trois reprises. Comme je trouve toujours de nouveaux écrits à lui rajouter et que l’inspiration dans cette veine ne semble pas vouloir se tarir, c’est un recueil qui commence à prendre une certaine ampleur – et c’est tant mieux.
Voici l’un de ces deux poèmes
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Page 56
Poésie de façade
(L’angoisse de la page grise)
Le ciel a la couleur d’un béton uniforme
Je me sens devant lui d’autant plus désarmée
Que le gris se poursuit du trottoir jusqu’aux yeux
Des immeubles haussmanniens – nos mines citadines
C’est du papier mâché et cachet d’aspirine
Nous sommes assortis aux pierres de Paris
Nous avons du cachet et sommes ravalés
Au rang de grisonnants poètes sous traitement
Mes poèmes aussi ont la grisaille dans le sang
Oui, un sang de navet, c’est dit de but en blanc
Mes poèmes ont le teint du métropolitain
Pas du genre à dorer leur pilule aux Tropiques
Je me fais un sang d’encre et ne suis sympathique
Qu’aux très rares moments où je sors de moi-même
Sinon vous ne verrez dans mes airs renfermés
Qu’une mine de plomb sous le ciel poivre et sel.
Marie-Anne Bruch
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