Le spectateur est chaleureusement accueilli. Il est immédiatement possible de prendre une photo-souvenir en prenant place sous une tente installée dans le hall, en face d’un immense panneau reconstituant la Vallée des Rois (1550-1069 av JC) qui se déployait sur la rive gauche de Thèbes.
Ce serait dommage de ne pas conserver d'image de l'aventure immersive très originale que nous allons suivre.
Car ne croyez pas que la chambre funéraire de Toutânkhamon s’ouvrira pour vous sans que vous ayez fait de (gros) efforts pour résoudre quelques énigmes qui vous permettront de recomposer une phrase célèbre dans l’histoire et qui a été prononcée par Howard Carter en 1922au moment où il a découvert le trésor.
Hurry ! Hurry ! On nous presse d’avancer. On nous incite à plonger la main dans des urnes contenant des viscères et j’avoue que ça me répugne autant que si je devais gagner une épreuve sur Fort-Boyard. Impossible de s’y soustraire. C’est une étape obligatoire.
Aidée par la chance, je parviens à trouver les réponses qui correspondent à des hiéroglyphes qu’il va me falloir repérer sur un grand schéma et en noircir les cases correspondantes pour faire apparaître un visage … qui ne servira pas par la suite. C’est du temps perdu et je suis de plus en plus désorientée. Comme d’autres visiteurs, je fais le choix d’abandonner ce travail pour admirer les oeuvres qui se trouvent dans les trois salles principales. Elles sont remarquables et on se sent privilégié de pouvoir les observer d’aussi près.
Ces somptueux chars sont en bois recouverts de feuille d'or. Le décor extrême de la coque est composé de spirales avec en son centre une colonne de lys surmontés des cartouches du pharaon. Le décor interne se développe sur trois niveaux. Au registre supérieur figurent les cartouches de Toutânkhamon. Au centre, l'emblème héraldique de l'union de la Haute et de la Basse Egypte (le semataouy). Enfin, au registre inférieur, le pharaon sous les traits d'un sphinx piétine les prisonniers.
Elles présentent des matériaux, des tailles, une iconographie et des inscriptions très divers. certaines sont en bois, avec de rares détails soulignés à la peinture noire ou rehaussées de fragments de feuille d'or, alors que d'autres en sont totalement recouvertes.
J’imagine que les comédiens, qui se devinent à leur costume, iront d’un groupe à l’autre pour aider les spectateurs désorientés par l’exercice. C’est ainsi que les choses se sont produites le jour de ma venue. Il faut dire que le système n’était pas encore tout à fait rodé en ce jour d’avant-première.
Le document qui m’a été remis comportait plusieurs difficultés de compréhension et je me dois de dire que ce fut très contraignant et très long (presque deux heures) pour résoudre une énigme qui, une fois dévoilée, n’est vraiment pas très compliquée à deviner. Je suis sûre que la procédure va être modifiée afin que le temps passé dans l’exposition soit à la fois un vrai moment de plaisir sans nuire à la contemplation des oeuvres. J’avoue que je me suis tellement concentrée sur la résolution des rébus que ce fut au détriment de l’observation des reproductions. Mais je comprends que les concepteurs aient voulu intéresser un public qui n’a pas l’habitude de fréquenter les musées en concevant ce parcours de type escape game.
C’est vraiment dommage car un des intérêts de l’évènement réside dans la qualité de reproduction des objets, sculptés dans l’albâtre, recouverts de feuille d’or et dans ces cercueils refaits à l’identique, en or battu. Chacun a été validé par le musée du Caire et c’est une chance incroyable de les voir de si près.
Cette guerrière divine est aussi appelée "l'oeil de Rê". Elle s'assimile alors au symbole de l'uraeus qui veille sur le front des pharaons. Comme beaucoup de divinités, elle est ambivalente : elle envoie les maladies sur terre mais est aussi capable de donner le remède. Les prêtres-médecins s'appelaient "les conjurateurs de Sekhmet".
Le grand-père de Toutânkhamon, le pharaon Amenhotep III, érigea 730 statues autour de son temple funéraire sur la rive gauche de Thèbes : 365 pour chaque jour et 365 pour chaque nuit, sans doute à cause de la peste qui sévissait au Proche Orient au XIV° siècle avant notre ère.
La barbe divine tressée et recourbée se compose de verre serti dans des cloisons d'or. Sur chaque lobe d'oreille, une cavité suggère un roi trou pour le port de bijoux. Le large gorgerin est formé de rangs de lapis-lazuli, de quartz, d'amazonite et de verre coloré, qui se rattachent sur chaque épaule à une tête de faucon ornée d'obsidienne.
Le plus vieux écrits funéraires de l'Egypte pharaonique, les Textes des Pyramides, tient Anubis aux processus de résurrection du roi défunt, à la mise en oeuvre de tous ses devenirs dans le ciel. Il conduit le défunt dans l'au-delà et le mène devant le tribunal d'Osiris pour la pesée du coeur.
Osiris pèsera le coeur du mort qui selon le poids de ses fautes sera ou non autorisé à pénétrer dans le jardin où il sera accompagné dans l’espérance et le bonheur.