Nous avons profité d'une autre journée de randonnée pour nous rendre à pied de Albufeira à Sao Rafael, dans la direction opposée de nos pérégrinations vers Olhos de Agua et Quarteira.
Le sentier est un peu plus ardu à trouver, puisque du côté ouest d'Albufeira, il y a la marina de la ville, et celle-ci est située à l'intérieur des terres, et mène à la mer par un chenal qu'il est impossible de traverser autrement qu'en faisant le tour de la marina à pied.
Une fois de l'autre côté, nous avons tenté de joindre la côte, sans succès; même à marée relativement basse, ça ne passait pas, tant les falaises abruptes s'enfonçaient dans la mer de manière verticale sans possibilité de passage. Il nous a fallu rebrousser chemin et revenir vers une petite route qui allait vers l'ouest, à partir de laquelle on a trouvé le passage vers la côte et un sentier très haut perché sur les falaises.
De là, nous avons exploré de surprises en surprises.
Notre première surprise a été de découvrir un paysage dominé par des pics rocheux couleur sienne, un contraste frappant avec l'habituel ocre des environs. La présence de plusieurs formations rocheuses dans la mer était aussi un ajout à nos paysages habituels côté est.
Nous avons réussi à trouver un passage entre ces pics rouges et découvert une sorte de canyon au fond, menant à une page de rocaille. Ici, Suze dans le canyon.
Juste au-dessus, Suze qui pose devant une formation rocheuse particulièrement intéressante. Tout le secteur avait un air «extraterrestre», le genre de décor que l'on voit dans les films de SF se déroulant sur une autre planète.
La plage de roches m'a donné une excuse pour ériger un autre des inukshuks dont j'ai l'habitude de parsemer mes randonnées (habitude qui date de longtemps - un exemple ici en 2007 dans le sud de la Bolivie - c'était il y a 17 ans).
Le terrain était accidenté - ici, on peut voir Suze qui donne une idée de l'échelle de tout ce qui l'entoure.
Nous avons repris le chemin hors du canyon vers l'ouest, puis avons diné sur un promontoire avec vue sur la mer... et sous le regard de ce drôle de type, que j'ai capté de profil, et qui n'est pas sans rappeler les profils de Chaac de certains sites Mayas du Mexique, même si celui-ci a té érigé par la nature.
Par moment, le «sentier» devenait quasi une escalade - heureusement, pas trop souvent, nous n'avions aucun équipement pour réellement escalader la montagne.
Le reste du trajet nous a mené à longer la paroi rocheuse en hauteur - à quelques occasions, comme ici, on a pu voir des plages en bas, mais sans réel accès. La formation rocheuse qui sépare cette cuvette de la mer est rigolote; on dirait vraiment un petit personnage dessiné dans la roche avec le trou rond en guise de tête.
Ici, ce sont les strates rocheuses qui sont intéressantes à observer; au loin, dans l'eau, on peut voir la courbure d'une série de demi-cercles concentriques et en avant-plan, un des côté de ces demi-cercles qui commencent dans la montagne pour se perdre dans la mer. Le "trou" au centre en bas, montre quand même à quelle hauteur nous nous trouvions à ce moment-là.
Rendu à Sao Rafael, il y a deux accès à des petites plages. La première était occupée par pas mal de visiteurs - dont une partie était arrivée en voiture. Mais la seconde, la Praia Sao Rafael, était déserte. C'est pourtant celle-là qui est la plus spectaculaire et qui allait nous offrir les dernières surprises de notre randonnée; des grottes étonnantes.
Je pose ici sous une «porte» dont on a peine à imaginer qu'elle résulte simplement de l'action de la nature géologique de l'endroit combiné à l'érosion causée par les marées. L'auteur de SF en moi imagine évidemment que ces portails et ces grottes ont quelque chose de surnaturel; des portails qui semblent intemporels, faute d'être des passages temporels.
Vue panoramique de la Praia Sao Rafael.
Au retour, nous n'avons pu résister à retourner dans le Canyon extraterrestre pour reprendre quelques photos tant l'endroit nous avait impressionné.
En revoyant les diverses randonnées que l'on a effectué dans le secteur, pour un oeil externe - et juste à voir des photos qui ne captent pas toujours l'aspect majestueux et grandiose de l'endroit - on pourrait imagine que chaque fois, c'est la même chose, mais non, chaque parcours est unique et réserve son lot d'émerveillement.
Et même quand nous avons répété l'expérience dans certains secteurs à l'est d'Albufeira, les couleurs, la marée, le vent, les vagues, tout ça est tellement changeant qu'aucun passage n'a semblé être identique au précédent.
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