Elles ont créé la surprise à l'Open d'Australie, où en sont-elles avant Indian Wells ?

À peu de choses près, quasiment toutes les joueuses du top 100 participent cette semaine au tournoi d'Indian Wells pour le premier gros rendez-vous de la saison depuis l'Open d'Australie. Parmi elles, on retrouve des visages familiers, notamment ceux de dix joueuses qui avaient provoqué un beau bazar dans le tableau principal à Melbourne. Presque deux mois plus tard, après qu'il ait fallu reprendre le cours normal des choses sur le circuit WTA, elles sont peu à avoir confirmé les exploits accomplis sous la chaleur australienne.Dayana Yastremska (Ukraine, 31e mondiale) :
La native d'Odessa, qui avait causé une surprise énorme en atteignant les demi-finales à Melbourne alors qu'elle arrivait des qualifications, et qui était parvenue à sortir du tournoi Marketa Vondrousova, Emma Navarro et Victoria Azarenka, peine à retrouver le rythme avec seulement deux victoires à se mettre sous la dent. Elle n'a pas fait long feu à Dubaï, éliminée au premier tour par Veronika Kudermetova, ni à San Diego où Anna Blinkova la maîtrisait en deux sets en huitièmes de finales. Éprouve-t-elle le besoin de souffler après sa formidable épopée à Melbourne ? Elle n'aura guère l'occasion de le faire à Indian Wells où l'attend un potentiel troisième tour contre Aryna Sabalenka et peut-être Emma Raducanu juste avant.
Qinwen Zheng (Chine, 8e mondiale) :

La chinoise est dans le dur après sa percée spectaculaire à l'Open d'Australie où elle avait atteint sa première finale de Grand Chelem. Certes, elle a pu enchaîner deux victoires à Dubaï avant d'être largement dominée par Iga Swiatek en quarts de finales. Une maigre consolation après sa défaite contre Leylah Fernandez en huitièmes de finales à Doha. Elle va devoir très vite se remettre dans le bain à Indian Wells où de gros matches l'attendent dès le début du tournoi. 
Anna Kalinskya (Russie, 25e) :

Surprenante quart de finaliste à l'Open d'Australie, niveau qu'elle n'avait encore jamais atteint en Grand Chelem, la moscovite continue d'épater. Après avoir bien résisté à Karolina Pliskova à Doha, au premier tour, elle a retrouvé le rythme à Dubaï en arrivant jusqu'en finale alors qu'elle était passée au préalable par deux tours de qualification. Ostapenko, Gauff et Swiatek (qu'elle domina en deux sets) furent ses principales victimes avant qu'elle ne cède contre Jasmine Paolini au prix d'un superbe effort. Elle pourrait d'ailleurs croiser de nouveau l'italienne à Indian Wells lors d'un éventuel troisième tour.
Linda Noskova (République Tchèque, 29e mondiale) :

La jeune joueuse de dix-neuf ans n'y arrive plus. Pourtant, elle avait montré de grandes qualités à Melbourne après son exploit monumental contre Iga Swiatek au troisième tour, enchaînant ensuite pour atteindre les quarts de finales. Depuis, c'est la soupe à la grimace pour celle qui s'était révélée en 2023 en atteignant la finale du tournoi d'Adélaïde. Sortie tôt par Sorribes Tormo à Abu Dhabi, pas plus heureuse à Doha contre Karolina Pliskova en huitièmes de finales alors qu'elle avait signé une belle performance au tour précédent en éliminant Maria Sakkari, la tchèque arrive à Indian Wells avec un gros nuage au dessus de la tête, en étant susceptible de rencontrer Katie Boulter au second tour et Iga Swiatek au troisième. D'une humeur très changeante d'un tournoi à l'autre, Noskova est de ces joueuses compliquées à prédire. Après sa finale perdue contre Sabalenka à Adélaïde l'an dernier, elle avait éprouvé les pires difficultés pour aligner les victoires, si bien qu'elle était à un moment donné redescendue au-delà du 70e rang. Va-t-elle suivre la même trajectoire dangereuse cette année ?
Marta Kostyuk (Ukraine, 32e mondiale) :

L'ukrainienne a surpris tous les observateurs en se hissant en quarts de finales de l'Open d'Australie, bien servie, il est vrai, par une hécatombe de têtes de série dans sa partie de tableau. Elle était même parvenue à prendre un set à Coco Gauff. Malade à Doha, au point d'abandonner en début de match contre Pavlyuchenkova au deuxième tour, puis, forfait à Dubaï, on la retrouvait plus conquérante que jamais à San Diego où la même Pavlyuchenkova, ainsi que Jessica Pegula, allaient faire les frais de son regain de forme. Hélas pour elle, son jeu très risqué lui fut fatal en finale contre Boulter. Tête de série à Indian Wells, elle peut aller chercher quelque chose d'intéressant si elle parvient à écarter Marketa Vondrousova lors d'un éventuel troisième tour.
Magdalena Frech (Pologne, 43e mondiale) :

Une polonaise peut en cacher une autre. Après l'épopée de Magda Linette lors de l'Open d'Australie 2023, Frech a réclamé sa part du gâteau en mordant dedans à pleines dents. Résultat des courses, une place en huitièmes de finales, un niveau encore jamais atteint par cette joueuse de vingt-six ans qui ne possède pourtant pas une grande variété de coups dans son modeste arsenal. La suite n'a pas été exceptionnelle. À part un coup d'éclat à Dubaï où elle arrivait en huitièmes de finales après un passage obligé par les qualifications (elle a tout de même battu Putintseva et Alexandrova avant de donner du fil à retordre à Rybakina), elle a obtenu des résultats très décevants à Linz, Doha et San Diego où la jeune australienne Taylah Preston la sortait au premier tour. Il va falloir se remobiliser avant d'affronter Lucia Bronzetti au premier tour à Indian Wells. 
Océane Dodin (France, 85e mondiale) :

Après son beau parcours à l'Open d'Australie avec des victoires sur Lin Zhu, Martina Trevisan et Clara Burel, qui lui ont permis d'aller en huitièmes de finales, la française a fait un choix atypique en décidant de retourner sur le circuit ITF. Ainsi, à peine rentrée de Melbourne, elle reprenait à Andrézieux-Bouthéon, tournoi dont elle était tenante du titre, où elle arrivait en demi-finales. Elle fut ensuite stoppée au même stade de la compétition deux semaines plus tard à Altenkirchen. Elle hérite d'un tableau difficile à Indian Wells avec un potentiel deuxième tour contre Kasatkina, précédé d'une entrée en matière contre Elina Avanesyan. Ça va être dur.
Jasmine Paolini (Italie, 14e mondiale) :

En gagnant le tournoi de Dubaï, la transalpine de vingt-huit ans a montré que son parcours à l'Open d'Australie, où elle fut huitième de finaliste, n'était pas un feu de paille. Même si elle a eu dans un premier temps du mal à retrouver la bonne cadence, en perdant sèchement au premier tour à Linz contre Katie Boulter, puis encore au premier tour à Doha face à Emma Navarro, elle s'est remobilisée de façon spectaculaire à Dubaï en redevenant agressive dans tous les compartiments du jeu, ce qui lui permit de battre notamment Beatriz Haddad Maia, Leylah Fernandez, Maria Sakkari et Sorana Cirstea, excusez du peu. De quoi se mettre dans des conditions idéales avant Indian Wells où elle pourrait retrouver Rybakina en huitièmes de finales. 
Maria Timofeeva (Russie, 102e mondiale) :

La jeune russe de vingt ans est aux abois. Pourtant, son remarquable Open d'Australie, où elle s'était hissée en huitièmes de finales après être sortie des qualifications, après des succès sur Cornet, Wozniacki et Haddad Maia, laissait présager d'un avenir radieux. Or, il semblerait que sa nouvelle notoriété soit un costume trop grand à porter pour elle. Ces derniers résultats, absolument catastrophiques, en témoignent : que des défaites, à chaque fois dans les qualifications à Doha, Dubaï et San Diego. Pire encore, son aventure à Indian Wells est déjà terminée puisqu'elle s'est faite éliminer au premier tour des qualifications par l'américaine Claire Liu. Timofeeva est au plus mal.
Anna Blinkova (Russie, 45e mondiale) :

On se souvient de son incroyable victoire contre Elena Rybakina au deuxième tour de l'Open d'Australie, au bout d'un tie-break rocambolesque entré dans la légende. Depuis, Blinkova semble ne pas être encore redescendue de son nuage. On a même le sentiment que physiquement et émotionnellement, elle ne s'est toujours pas remise de son monumental exploit. Les sensations n'ont commencé à revenir que très récemment, à San Diego, où elle atteignait les quarts de finales après des victoires probantes sur Caroline Wozniacki et Dayana Yastremska. À part ça, pas grand chose à se mettre sous la dent. Comble de malchance, elle a droit à un premier tour extrêmement délicat à négocier à Indian Wells contre Karolina Pliskova. Une victoire de référence contre la tchèque serait la bienvenue si elle ne veut pas décrocher.