Clin d’oeil à la sorcière de février chez Lili des Bellons (sur Instagram) et poétesse féminine en ce mois de mars : un texte de Forough Farrokhzâd (Iran, 1935-1967)
Le vent nous emportera
Dans mon étroite nuit hélas !
le vent a rendez-vous avec les feuilles des arbres
dans mon étroite nuit règne la peur d’un désastre
—
Ecoute
entends-tu le souffle des ténèbres ?
Ce bonheur me semble étrange
je m’accroche à mon désespoir
Ecoute
entends-tu le souffle des ténèbres ?
—
Cette nuit il se passe quelque chose
la lune est rouge et troublée
et sur ce toit qui menace de s’effondrer
les nuages comme une foule endeuillée
ont l’air d’attendre l’instant de la pluie
—
Un instant
et puis rien
Derrière cette fenêtre la nuit frissonne
et la terre
oublie de tourner
Derrière cette fenêtre un inconnu
s’inquiète pour toi et moi
—
Que ta joie fleurisse !
Mets tes mains dans mes mains amoureuses
comme un souvenir brûlant
et confie tes lèvres ardentes de vie
aux caresses de mes lèvres amoureuses
—
Le vent nous emportera
Le vent nous emportera
Un poème extrait de Souviens-toi de l’envol – Voix féminines de la poésie persanophone, Poèmes choisis et traduits par Franck Merger et Niloufar Sadighi, maelstrOm reEvolution, Bruxelles, 2023
La nuit des étoiles, miniature indo-persane contemporaine