En début de semaine, elle nous disait que nous avions de la chance car nous n’avions pas eu deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Si ! Les prévisions de croissance du gouvernement seraient tenues. Ceux qui disent le contraire sont méchants.
Aujourd’hui (hier), elle nous dit que la loi TEPA a déjà des côtés positifs et a permis de limiter ce recul du PIB. Et tant pis si les économistes disent le contraire.
Pourtant nous autres, pauvres blogueurs (aidés par l’AFP) nous croyons nous rappeler que la loi TEPA devait créer un choc de confiance. Je ne l’ai pas vu. Il s’est peut-être produit cet été, alors que j’étais occupé par une blogowar quelconque ?
« Christine Lagarde, s'est surtout réjouie du bilan des heures supplémentaires exonérées et défiscalisées : "plus 40% au 1er trimestre 2008 par rapport au 1er trimestre 2007, c'est clairement un succès qui résiste même à une croissance ralentie", a-t-elle lancé. »
Ca ne mange pas de pain d’avancer ce genre de propos. Pas un seul type sérieux n’oserait annoncer le nombre d’heures supplémentaires réalisées début 2007… pour la bonne raison que les procédures de déclaration ont été définies après la loi TEPA, justement pour permettre cette défiscalisation. En outre, toute personne vivant dans la vraie vie sait que la plupart des heures supplémentaires étaient faites par des employés de petites entreprises de services (commerces de proximité, artisans et même bistro me suis-je laissé entendre dire car je ne les fréquente jamais)… domaine où les heures supplémentaires étaient payées au noir. La loi de défiscalisation a au moins un avantage : celle de faire baisser CE travail au noir (pourquoi ne pas déclarer un truc non imposable ?).
« "Ce serait une erreur fondamentale de dire que les heures supplémentaires ont mangé les créations d'emplois", a-t-elle estimé. » Je vais donc faire une erreur fondamentale et affirmer que ces heures sup ont mangé des créations d’emplois. C’est tellement évident que ma nièce de quatre ans m’a déclaré l’autre jour, je cite de mémoire : « Dis, tonton, ces heures sup n’auraient pas mangé des créations d’emplois ? ». Remarque ! Je suis à moitié sourd. Il est possible qu’elle m’ait dit : « Dis, tonton, ces heures sup que tu passes au bistro n’auraient pas mangé la moitié de ton foie ? ».
« Selon la ministre, "55% des entreprises de France utilisent le mécanisme", et "6 millions de salariés en bénéficient aujourd'hui". » On en revient toujours au même point : les 55% et les 6 millions profitent d’un dispositif pour payer moins d’impôts… mais ça ne nous dit pas combien d’individus faisaient des heures supplémentaires il y a un an.
A l’occasion, il faudra que nous condamnions cette façon de communiquer…
« Pour Eric Heyer, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "si une heure supplémentaire travaillée rapporte un peu plus qu'avant, cela coûte aussi plus cher à l'Etat". "En supposant que le dispositif apporte 0,2 point de PIB supplémentaire, il creuse le déficit d'autant", a-t-il calculé. ». Il y a de ces rabat-joie ! Madame Lagarde avait pourtant réussi à me redonner une parcelle de moral en cette matinée qui sera très ensoleillée, j’espère, rien que pour énerver ceux dont c’est le dernier jour de congés.
« Quant aux autres mesures, "elles bénéficient principalement aux plus aisés, dont la propension à consommer est justement la plus faible", critique l'économiste. » Oui ! Mais il fallait lire les blogs gauchistes avant : il me semble que nous l’avons rappelé quelques fois…
« Le bouclier fiscal à 50% a coûté cette année moins cher que prévu: quelque 213 millions d'euros ont été reversés au premier semestre alors que son impact budgétaire était chiffré à 600 millions d'euros. » On s’en fout un peu mais ça illustre bien les qualités des prévisions gouvernementales. Enfin ! Voilà au moins 400 millions qui n’auront pas été perdus. Si j’avais été le gouvernement, j’aurais annoncé : « Hop ! Ca va coûter 200 millions » même si ça en coûte 600 à la fin. Cette fois-ci, ils ont fait le contraire… « Pour Bercy, c'est la preuve que la loi Tepa n'était pas "un cadeau aux riches, mais un effort budgétaire devant profiter à tous". » A Bercy, ils voient un chiffre et ils disent « c’est la preuve ». Je pourrais aussi travailler à Bercy car j’ai la capacité à faire dire n’importe quoi à des chiffres. Tiens : c’est la preuve que seuls les plus aisés ont pu bénéficier de ce machin, les autres n’ayant pas pu se dépatouiller avec ce dispositif.
Cela dit, je n’ai pas besoin d’une calculette pour rappeler à Bercy que cette mesure ne bénéficie qu’à ceux qui payent beaucoup d’impôts et qui, par nature, gagnent beaucoup d’argent ou ont beaucoup de patrimoine. On appelle ça des « plus aisés » ou des « riches » ce qui n’a d’ailleurs rien de péjoratif. Faudrait arrêter de raconter des conneries quand le besoin ne s’en fait pas sentir : les services de Bercy étaient chargés de communiquer sur les aspects positifs de la loi TEPA pas d’ajouter une phrase idiote qui n’a pour seul intérêt que de me permettre de raconter des âneries supplémentaires, ce qui est d’ailleurs néfaste pour l’environnement : ça use mon clavier.
« La déduction des intérêts d'emprunt immobiliers a, elle, bénéficié à 320.000 foyers de mai 2007 à fin décembre 2007. "Cette mesure a été prise au moment où le cycle immobilier a commencé à se retourner", remarque Nicolas Bouzou. "Les économies réalisées par les ménages ont donc été annulées par la hausse des taux d'intérêt", souligne-t-il. » C’est ballot. Notre gouvernement se fatigue à prendre des mesures qui coûtent cher au budget et en plus, elles ne servent à rien ! Dieu n’est pas avec eux.
« A l'instar du PS, de nombreux économistes critiquent pourtant une loi coûteuse qui a ôté à l'Etat toute marge de manoeuvre budgétaire. Pour Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis, "avec le paquet fiscal, le gouvernement a grillé ses dernières cartouches". » On s’en fout ! Du moment que Madame Lagarde est contente…