Il y a des signes qui ne trompent pas : les vomissures archiEtecturales produites depuis la Seconde Guerre mondiale renseignent sur le niveau de notre civilisation et sur l’état d’esprit des peuples du moment.
Alors qu’un immeuble haussmannien incite à lever les yeux pour s’emplir de l’esthétisme des courbes et des pierres lumineuses, les chiures de ce qui est produit aujourd’hui laissent le regard plonger vaguement vers le bas. D’un côté l’aspiration au beau, la transcendance visuelle, l’élévation de l’être ; de l’autre le médiocre repliement vers son nombril, la tête baissée vers quelque écran au minable contenu. L’avachissement de nos lieux de tristes vies sont bien à l’aune de ce qui encombre les cortex : laideur inutile, débilitantes distractions.
Le temps coulant défigure nos villes et villages : ne parlons plus de bâtisses, mais de monceaux informes, ni de fenêtres mais de trous à l’insipide géométrie, plus de façades, juste de plates immondices qui occultent le ciel.
Désormais il faut détruire une belle demeure du XIXème siècle et diviser son parc pour y déféquer des parallélépipèdes sans âme et dont les occupants mépriseront chaque centimètre carré, pour les plus affûtés d'entre eux, les autres se satisfaisant d’une indifférence au contenant de leur vivotage domestique, se fantasmant un contenu par pixels interposés.
Du rien, du vide, du néant qui fait baisser le regard bovin en attendant la fosse et l’oubli. La trajectoire, tant collective qu’individuelle, se trouve incarnée par cette archiEtecture pour humanité ras de crasse.