Juste un instant

Publié le 22 août 2008 par M.

 

Il y a cette petite chanson triste qui tourne en boucle dans le fond de ma tête. Parfois elle résonne si fort que je n’entends qu’elle. C’est une femme et un homme qui chantent ensemble, je n’ai pas vraiment écouté leur histoire mais je suis sûre qu’elle finit mal, ça s’entend dans leurs voix, ça se sait par chez moi, les histoires d’hommes et de femmes finissent mal, et pas qu’en général.


Il y a cette mer bleue qui me nargue du coin de la fenêtre. Elle se montre, se fait belle parce que je n’ai pas envie d’elle, pas envie de ses vagues, pas envie de son sel, pas envie de tout ce que d’ordinaire j’aime tant. Les heures sur le sable à regarder le ciel en écoutant Chopin ne me tentent pas, ni celles à l’ombre d’un parasol, à lire Eco ou Baricco. Rien. Nothing. Nada.


Il y a ce temps qui me semble long et pourtant passe vite. Ces vacances qui touchent à leur fin et toujours pas d’envie, toujours pas de miracle, la petite chanson triste tourne encore dans ma tête, mon regard est bleu mais pas à cause de mes yeux, ni de la mer, c’est ma peine qui bleuit tout. Le monde en bleu remplace la vie en rose et je suppose que c’est ainsi va la vie, “that’s the way love goes”, “hasta siempre” c’est trop pour moi, je n’ai jamais eu l’âme révolutionnaire. Ma battre d’accord, mais pas contre des moulins à vent, j’ai une vie à vivre et des enfants à avoir, peut-être, un jour, peut-être…


Il y a ces mots qui se bousculent et finissent en lignes noires sur mon écran blanc. Toujours la petite chanson triste. Mes mots sont d’amour, de quoi d’autre peuvent-ils être ? L’amour n’a pas qu’un sujet, sauf cet été. Un sujet parti, perdu, envolé, disparu, ou presque. Le souvenir d’un sujet, si présent qu’il pourrait le sembler vraiment. Présent. Absent. C’est l’un ou l’autre dans la réalité, jamais les deux, malheureusement.


Il y a ces murs sur lesquels je n’ai pas encore écrit.Si une voix est une vie, un silence est une mort. Petite et subtile, la mienne grignotte mes nuits et me voilà debout sous la lune, à écrire que tu me manques. Je ne suis rien, nous ne sommes rien, rien d’autre qu’humains, impuissants mais ensemble, quand la vie le veut bien. Et si elle ne le veut pas, alors ne la forçons pas, n’est ce pas ? Je me courberai sous ton vent, je me tapierai dans tes silences, je survivrai à ton absence, puisqu’il le faut. Puisqu’il me faut vivre avec ton souvenir plutôt que ton devenir. Je T’… Toi qui ne le sauras pas…”


Il y a cette petite chanson triste qui persiste et mon coeur qui bat toujours, en rythme, une balade sur les sentiers du chagrin ce soir, peut-être demain une bossa sur une plage brésilienne, au couché du soleil. De Cuba à chez moi, j’ai beaucoup voyagé ces derniers mois. Grâce à Toi. Alors il y a tout ça, la petite chanson, la mer et les murs, les mots et le temps, l’absence et le présent, et puis il y a moi, plus entière que jamais dans cet instant où je pense à Toi.





« It’s the wrong kind of place to be thinking of you »

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