A l’Hostellerie (parc de la Chartreuse, Dijon, non loin du Puits de Moïse), l’association Itinéraires Singuliers accueille deux artistes jusqu’au 26 avril, pour une exposition « Corps. Accords »: Tidru et Vladimir. Du mercredi au dimanche, 14-17h30. Une expo de grande qualité. L’Hostellerie est en train de devenir un espace important dans le monde l’art, c’est net.
Tidru:
Dans ces grandes salles de l’Hostellerie, de timides personnages, de toutes tailles, se sont posés… Nus, raides, gênés, muets, le regard perdu… Ils sont faits de céramique ou faïence blanche (avec un engobe à base d’argile délayée). Et sur leur buste, l’artiste a peint, dessiné ou collé toutes sortes de petites scènes … Ce pourrait être des tatouages. Cependant… étrange impression d’affichages ou de projections sur le corps. Mais des projections qui pourraient venir de l’intérieur. On ne sait…
J’ai été estomaquée par cet ensemble de sculptures de Tidru. Elles ont une présence presqu’obsédante, inquiétante. Elles habitent intensément le lieu et diffusent leurs messages sans bruit…C’est efficace!
Tidru a choisi le corps humain pour s’exprimer. C’est sa page blanche. Son carnet intime. Ici un visage, là un poulet, et une architecture, et un slip, et une main, et un fauteuil, et un pied, et un groupe de personnes… Des moments de vie, parfois décrits de quelques mots. Du vécu.
J’ai aimé aussi ses boîtes blanches, derrière lesquelles se cachent sûrement ses petits personnages, sans doute craintifs, farouches ou honteux, car seules les jambes apparaissent dessous. C’est le même principe: des « illustrations » sont à voir sur une face de ces plans blancs. Des récits, des histoires…Réalisés d’un trait délicat, d’un pinceau discret.
Vladimir:
Aux côtés de Tidru, expose également l’artiste Vladimir. Le peintre occupe les murs de ses puissantes peintures. Des visages s’associent donc aux sculptures. Rongés, brisés, effacés, à peine réels, ils disent les monstres qui hantent les corps et les âmes de ceux qui souffrent.
Et Vladimir les encadre somptueusement, plusieurs fois même. Jouant avec les épaisseurs, les styles, les couleurs, les décalages et les proportions des cadres. Comme si ces visages avaient besoin d’être magnifiés et conservés grandement. Mais, en fait, le cadre prend bientôt toute la place, et le visage se fait tout petit!
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