Dans le cadre enchanteur de cette région bénie entre l’Isle-sur-la Sorgue, Cavaillon, Salins de Giraud, Avignon … une maison en carton-pâte dans un lotissement, mais dont on a du mal à payer les traites. Les filles vont au collège où elles s’ennuient, font les quatre cents coups avec les gars du coin, en mobylette.
Mais voilà, Céline « tombe » enceinte, refuse de dire qui est le père. Manuel est fou de rage, il pense à quelqu’un en particulier, qui tourne un peu trop autour de ses filles, Saïd, avec lequel cependant, il ne rechigne pas à faire de menus trafics.
Le feu couve sous la cendre. Le déshonneur familial, l’alcool, le sentiment d’une assignation au malheur, la malédiction des filles et aussi leurs désirs inassouvis, la proximité de ces riches bourgeois dans leurs résidences avec piscines, vides la plus grande partie de l’année, les bagnoles et les fringues de luxe …
Une description sans complaisance d’une strate de la société que personne ne veut voir. C’est cru, réaliste, bien écrit, désespérant, lucide.
L’été circulaire, roman policier de Marion Brunet, édité chez Albin Michel en 2018 et ici en Livre de poche, 248 p., 7,40€