Publié en 2021, cet ouvrage introduit par des prolégomènes et conclus par un épilogue contient quatre chapitres et se présente en coffret. De nombreuses images accompagnent un texte riche et très documenté. Comme je l’ai fait les mois précédents pour La lecture des pierres de Roger Caillois, je vais avancer dans ma lecture et j’en laisserai dans ce blog une fois par mois une trace.
Expérience sans précédent : le flou en photographie ouvre sur un univers de formes proprement in-familier Un peintre (Gerhard Richter) a bien compris ce que la peinture pouvait gagner à s’approprier par les moyens qui sont les siens ce mode à la fois singulièrement auratique et défectueux. Dans les années 1960, autant par désenchantement que pour faire ne serait-ce qu’une dernière fois l’épreuve de ce que la peinture peut et est encore en droit de faire aujourd’hui, il se met à copier, en noir et blanc, à l’aide d’un pinceau et de pigments, des photographies de piètre qualité — des feuillages notamment : Paysage forestier, Chili (1969) —, à imiter donc presque informellement le mode singulier d’apparition des choses sur ces étranges petites surfaces grises, « les passages et l’enchaînement des nuances, les superpositions et les imbrications », les zones de transition et jusqu’au flou spécifiquement photographique qui affecte l’image et qu’il accentue encore en passant sur la peinture à l’huile encore humide, un pinceau sec, non pas, d’abord, précise-t-il, pour « détruire la représentation, pour la rendre plus artistique ou la brouiller », mais pour que le rendu soit, exactement comme dans une photographie, « technique, lisse et parfait ».