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Un billet de blog à la terrasse d'un café au soleil. Ou plutôt son brouillon.
Une amie m'interrogeait récemment : c'est quoi l'intérêt des tes "bonjour. café" sur les réseaux ? Je répondais le plus simplement du monde à sa question aussi honnête que candide : aucun. Ni plus ni moins d'intérêt que les publications affichant chatons ou minots, pâquerettes ou blanquettes de veau.
C'est aujourd'hui un bonjour. café. en direct du Belleville/Mer après ma petite vingtaine de longueurs à la piscine voisine. Je bois le soleil et mon café. J'ai chaussé mes lunettes et un bonnet (malgré les 16° affichés, on est encore en hiver et peu de cheveux me protègent des conditions climatiques). Je déclenche l'obturateur de mon téléphone-appareil-photo-radio-téléviseur-console-de-contrôle-de-l'aspirateur. Sur le selfie, je floute le visage de la dame qui me regarde, j'ajoute un phylactère qui lui fait dire "bonjour. café." Je ne triche pas beaucoup car elle porte à ses lèvres une tasse de café identique à la mienne. Elle lit la presse quotidienne. Sur la devanture rouge, le nom du café, Belleville/Mer. Pas faux non plus car la mer n'est qu'à 4 kilomètres de distance. Ciel bleu et platanes dénudés.
Mes voisins de tablée commandent des chocolatines pour agrémenter leur boisson chaude.
Un appel m'arrache à ma prise de notes. Un 06 que ne connaît pas mon appareil. Je décroche malgré tout. Au fond sonore, au timbre de voix blasée, je devine un démarchage.
— Bonjour, enchanté (pas autant que moi) blablabla. Vous êtes propriétaire d'une maison dans le 24. (non) et nous vous proposons de faire des économies sur votre facture d'électricité (et mon cul c'est du poulet).
— Je vous arrête tout de suite, je suis millionnaire alors vos économies de bouts de chandelle...
Sur le chemin du retour, je marche sur un bonhomme tracé à la craie bleue et j'aperçois un autocollant qui proclame en majuscules jaune bouton d'or : AIOLI 'N' RICARD. Pas de doute, on est bien à Marseille.