Le grand jour approche et les derniers préparatifs se mettent en place. Les Djihad boys volent le Phosgène et font la connaissance d’un sympathique camionneur. Celui ci sympathise avec Tommy et essaye de lui faire retrouver la raison car il est le seul américain blanc du groupe et certainement le plus atypique. Le parcours du camionneur est intéressant et représente en quelque sorte l’opinion d’une certaine Amérique loin des bureaucrates de Washington mais cela ne suffira pas à éloigner Tommy de sa sainte mission. On insiste d’ailleurs sur l’intériorisation des croyances chez Tommy, montrant ainsi qu’il n’est pas un simple pantin manipulé mais que ses expériences personnelles l’ont poussés là où il est aujourd’hui. La société serait elle responsable ? Christian pose lui un bilan très réaliste de son action lors du coup de téléphone à sa femme que l’on découvre enceinte. Il est conscient de ce qu’il fait, qu’on le traitera de monstre, il pense d’ailleurs en être un. Mais cela ne le détourne pas de son but. C’est un peu la politique de la terre brûlée. On sait que l’on est sur le mauvais chemin mais on continue d’avancer en détruisant tout sur son passage. Un monologue particulièrement fort et même émouvant mais qui n’en est pas moins terrible.
Quelques heures avant le grand moment, chaque membre prend du bon temps lors d’une dernière soirée de liberté. Christian s’offre une lap dance dans un club de strip tease, Llija va chanter du rap. Ils ne sont finalement pas si différents des “ infidèles ” qu’ils prétendent combattre. Farik fait, lui, face au doute. Sa femme arrive aux USA et lui demande de rester avec elle. Selon Farik c’est la seule personne qui pourrait le faire se détourner de sa mission mais son choix est fait. Le FBI découvre enfin qui est réellement Farik et son parcours. Il a notamment collaboré avec les Américains lors de la première guerre du Golfe, est devenu moudjahidine, il a même rencontré Ben Laden. Cette dernière révélation est un peu too much. On utilise le spectre de Ben Laden qui fait toujours aussi peur. Ce n’est pas vraiment dérangeant mais en y repensant, c’était une info un peu facile pour faire le lien entre Al Quaida et le cellule terroriste que l’on suit.
Tout le monde se pose des questions et en particulier Darwyn qui assiste à la mort suffocante du camionneur, servant de test pour l’opération. Darwyn a beau être un agent sous couverture, il ne participe pas moins à l’opération de Farik et joue un rôle particulièrement actif permettant de mettre en place cette machine de la mort. Son rôle est de plus en plus ambivalent et on peut se demander jusqu’où il ira le moment venu. Si sur le plan professionnel, cet engagement peut se comprendre, sur le plan religieux et donc personnel le problème moral est d’autant plus grand. En tant que musulman, jusqu’où Darwyn peut il aller sans trahir sa propre foi ? Car il prie son dieu avec ces terroristes ce qui selon moi est quelque chose au fond de très intime. Comme je le dis pour la télé réalité “ regarder ce type de programme c’est le cautionner ”, dans le même genre, prier avec des terroristes n’est il pas d’une façon cautionner ce qu’ils font car on s’en remet à une instance supérieure. Ce sont toutes ses questions qui se bousculent dans la tête de Darwyn vraisemblablement. Car si l’opération du FBI échoue, ce sera comme s’il avait réellement aidé les terroristes car il a tout fait sauf semblant.
En parlant de l’attentat, on sait enfin de quoi il s’agit et toutes les pièces du puzzle se mettent en place. La cible est un stade de base ball plein à craquer. Le symbole même de l’Amérique profonde et familiale. Après un tel massacre de masse, on peut imaginer l’impact à long terme sur la population en plus des milliers de morts. L’Amérique osera t’elle retourner dans ses stades après ? D’autant plus que deux autres cellules préparent le même attentat dans deux autres villes.
Un épisode avant le final de la saison 1, on peut déjà faire un bilan de la série. Celle ci a réussi a parler du terrorisme et de l’Islam sans amalgame et cela avec une sobriété étonnante. Sleeper cell n’est pas une série violente dans ses images mais n’en reste pas moins impressionnante par sa manière de parler d’un sujet difficile, complexe et même polémique. Car faire accepter une série mettant en vedette un groupuscule terroriste n’a sans doute pas dû être facile et pourtant l’équipe derrière la série y a réussi avec brio. Bref une série intelligente où l’on montre ce que la production US peut faire de mieux à l’heure actuelle. Que peut on attendre du final ? Je dirai sans doute un peu plus d’action, je ne serai d’ailleurs pas surpris si tout finissait mal, ça cadrerait parfaitement avec le style de la série.
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