Vous vouliez une démocratie renouvelée qui se soucie de l'intérêt général et pas des querelles politiciennes ? Vous en avez rêvé, je vous l'ai promise, je la fais :
C'est pour cela que j'ai participé, mardi dernier au Havre, à la grande réunion républicaine avec mon ami Antoine Rufenacht.
Je suis le Président de tous les français et je me positionne au dessus, bien au delà des petites querelles partisanes des partis politiques. Je ne suis le Président d'aucun clan, d'aucun parti, d'aucune idéologie. Cette réunion n'était peuplée que de républicains au service de la France de maintenant.
Bon d'accord, c'est vrai, on avait caché tout ce qui ressemble à un logo de l'UMP, mais c'est pour servir l'intérêt général dont je détermine désormais tout seul les tenants et aboutissants. Et puis faut bien que je les marque à la culotte les cadres de mon parti.
A croire que vous que les connaissez pas. A votre avis, comment j'ai réussi à les tenir en rang jusqu'à la victoire alors qu'en temps normal ils sont tous à s'étriper joyeusement et à se piétiner l'un l'autre pour se disputer les postes et les honneurs ? La carotte ! Les vieilles recettes ça marche toujours...
Et maintenant, forcément j'en ai beaucoup à qui il cuit d'être restés sur le carreau. Des désabusés, des dégoûtés, des mécontents, des déçus, des humiliés plein d'amertume, j'en compte à la pelle dans les rangs de mon «armée populaire» que j'ai menée à la victoire.
Jean-Pierre par exemple, il m'a bien servi pendant la campagne, mais maintenant je n'en ai plus besoin. Lui et quelques autres, j'arriverais bien à les occuper en leur donnant quelques hochets de temps à autre pour qu'ils puissent s'ébattre dans l'illusion de l'action, croire qu'ils participent au grand dessein que je conduis pour Ma France, celle de quelques uns.
J'ai beau être Président de la République, je garderai la haute main sur l'UMP. Verrouillé le parti. Faudrait pas qu'ils me l'abiment. J'ai eu assez de mal à le tailler à ma mesure.
C'est pour cela que j'ai demandé à mes ministres d'être élus députés en juin sous peine de perdre leur illustre fonction.
La démocratie renouvelée je la conçois aussi comme ça, pendant ce temps là, ils mènent campagne et ne s'occupent pas des problèmes des français, ça leur évite de faire des erreurs. Quand je prône l'efficacité et les résultats, vous comprenez pourquoi ? Je n'ai pas été élu pour déléguer, les réformes, je m'en occupe moi-même. Quitte à rappeler à l'ordre mes ministres qui s'égarent.
Durant la campagne les autres candidats nous ont serinés les oreilles avec la sixième République. Foutaises, fariboles et billevesées que tout cela. Moi elles me conviennent parfaitement ces institutions d'un autre temps qui permettent de verrouiller le pouvoir entre les mains de quelques uns.
Un mode de scrutin majoritaire qui va permettre à mon ministre de la Défense de créer un groupe familial à l'Assemblée, avec un parti virginal de moins d'une semaine d'existence et qui n'a d'autre projet que de servir ma cause servilement ? Et, à coté, le béarnais fidèle à ses valeurs, porté par une véritable attente populaire le 22 avril, qui va lui, être purement et simplement laminé ? Oui, ça ce sont des institutions qu'il faut préserver.
C'est pour cela que j'encourage mes ministres et les parlementaires de la majorité présidentielle à pratiquer le cumul des mandats électifs. La démocratie renouvelée que je vous propose c'est cela, le maximum de pouvoirs dans un minimum de mains.
Nos élus républicains populaires seront ainsi en meilleure posture pour servir leurs administrés en remplissant leurs innombrables misions par la force du chapelet de blanc-seings que vous leur aurez ainsi assignés.