Chers lecteurs, je vous présente toutes mes excuses. Cela fait une semaine que je n'ai rien publié ici, foulant ainsi au pied ma volonté de partager avec vous ma nouvelle vie.
Je n'arrête pas. Rien que le week-end dernier, à Bruxelles, il m'a fallu batailler durement pour obtenir un mauvais accord. Un succès dont je suis le principal artisan.
Il vaut mieux sortir de l'enlisement européen par la petite porte que d'y rester empêtré. Ah, ils m'ont donné du fil à retordre ces polonais. Dieu sait pourtant toutes les promesses que je leur avait fait, en préliminaire, pour qu'ils soient plus souples.
Je passe d'un dossier à l'autre et c'est véritablement très prenant. Je ne suis pas seulement le chef de l'Etat et le chef du gouvernement, je suis aussi le gouvernement. Mes ministres n'ont d'autres vocations que de rassurer et de plaire à la sphère médiatique.
Heureusement que mon statut présidentiel fait, par la Constitution, que je suis juridiquement irresponsable. Je n'aurai pas de temps à consacrer à une procédure judiciaire si par malheur j'étais accusé de disposer d'une trentaine d'emplois fictifs au sein de mon Conseil des Ministres.
De toutes manières, après un examen attentif, l'on verrait bien que je les fait un peu travailler. Enfin presque tous. Oui, c'est vrai, pour Fillon ce serait moins évident pour prouver un travail effectif.
Mais comprenez-moi, quand même, vous avez vu le désastre qu'il a causé la seule semaine où je lui ai laissé les rênes ? Celle du second tour des législatives. Non. je ne peux décemment pas prendre à nouveau le risque. Ce n'est pas lui qui en subirait les conséquences, mais vous et moi.
Je crois que le mieux serait de le renvoyer dans la Sarthe, chez sa mémé, une femme charmante, qui manie le patois sarthois avec virtuosité.
Il faut que je fasse vite une réforme constitutionnelle pour ramener nos institutions d'un exécutif bicéphale à ma seule caboche. Encore du boulot !
Fort heureusement, mon Parlement est désormais prêt à fonctionner pour servir efficacement de chambre d'enregistrement à mes projets de Loi. Un écueil cependant reste à évacuer, l'opposition parlementaire et son leader charismatique, le Raffarin à tête cendrée du Poitou.
Heureusement que j'avais un hochet à lui proposer pour le faire taire.