Titre : Ceux qui brûlent
Scénariste : Nicolas Dehghani
Dessinateur : Nicolas Dehghani
Parution : Avril 2021
J’ai eu le plaisir de me voir offrir récemment Ceux qui brûlent. J’ai découvert à l’occasion de l’existence de cet album. En effet, je n’en avais pas entendu parler jusqu’alors. L’auteur, Nicolas Dheghani, m’était également inconnu. Il est ici en charge du scénario et du dessin.
Une affaire des plus glauques.
La couverture offre un premier contact attractif. En s’appuyant sur des tons rouge, noir et gris, l’illustration dégage une jolie atmosphère. Elle se centre sur deux personnages au profil apparemment très différent. Au second plan, se détache dans la nuit une usine inquiétante. Une ambiance de thriller semble ainsi habiter cet ouvrage…
La quatrième de couverture présente les enjeux avec les mots suivants : « Dans une ville rongée par le crime et l’acide, Alex, la flic impulsive, et Pouilloux, la risée du commissariat, sont sur la piste d’un psychopathe à ne pas croiser la nuit – ni le jour. Et ce n’est pas leur hiérarchie qui va les aider. Restent les chemins de traverse… Il va falloir s’accrocher ! »
L’histoire débute dans un commissariat. Lors d’une réunion d’équipe, un supérieur fait le point sur une affaire sordide. Une victime entièrement brûlée à l’acide a été retrouvée dans une benne à ordure. Aucune piste n’est pour l’instant privilégiée. Alex et Pouilloux sont missionnés pour aller étudier le contenu de la benne en question pour vérifier si la police scientifique n’y a rien oublié. Une tâche a l’air de sanction pour ceux qui semblent être les deux parias du commissariat et dont la relation apparait conflictuelle… Bref, tous les atouts ne semblent pas dans leurs manches pour résoudre cette affaire des plus glauques…
Ceux qui brûlent est un polar. On y découvre des personnages abimés. Leur enquête les mène dans les bas-fonds de la ville. Le travail sur les couleurs sublime cette ambiance si caractéristique. Cette variation sur les tons de gris et ocres offre une jolie personnalité à la lecture. L’ensemble est donc plutôt réussi sur ce plan-là. Les codes du genre sont clairement assumés et plutôt bien exploités.
Le point de départ de l’histoire est classique. Un tueur, une enquête… L’entrée en matière est efficace. Les enjeux sont rapidement explicités et les protagonistes nous sont rapidement familiers. Comme dans bon nombre de polars, les héros sont impactés personnellement par leurs découvertes au fur et à mesure du déroulement de l’enquête. D’ailleurs leur avancée vers la vérité est bien dosée par les auteurs. Les événements s’enchainent bien. Ils apportent leur lot de surprise et enrichissent joliment l’atmosphère plutôt prenante de la lecture. La construction narrative est solide et dénuée de temps mort. Un point positif.
Au final, Ceux qui brûlent propose une histoire plutôt réussie. En s’appuyant sur une situation de départ classique mais bien amenée, le scénario nous fait rencontrer deux héros que j’ai eu plaisir à suivre. La lecture est agréable sans pour autant marquer l’histoire du genre. L’intensité dramatique est intéressante sans être exceptionnelle. Cet ouvrage propose donc un moment sympathique. N’est pas là l’essentiel ?