L’histoire sur laquelle se base ce billet n’a aucun intérêt intrinsèque. Elle est d’une banalité totale et je m’en excuse.
Lors de son dernier séjour chez moi, ma petite-fille Elise m’a signalé qu’il y avait une fuite au « WC d’en haut ». Je suis allé voir et j’ai constaté que lorsqu’on tirait la chasse d’eau, une bonne partie de cette dernière s’écoulait sur la cuvette et même par terre. N’allant personnellement dans ces toilettes que durant la nuit, sans allumer, je ne l’avais pas vu, mais ça ne m’étonnait pas. Bref, je me suis lancé dans le démontage, non sans difficulté. J’ai pu constater que le joint était sale et calcairisé. Nettoyage de celui-ci, remontage, essai, fuite encore plus grosse. Achat pour 3,49 € d’un nouveau joint, non identique au premier, redémontage, remontage, essai, fuite. J’ai fait ça plusieurs fois, toujours avec difficultés (espace de travail limité) et sans succès. Mon fils m’a dit de faire appel à quelqu’un, ce que j’ai fait, mais qui accepterait de se déplacer pour un aussi petit travail ? Je n’ai trouvé personne en tout cas.
J’étais totalement découragé. J’avais même envisagé de carrément remplacer cuvette et réservoir, mais ce n’était pas si simple et je déteste remplacer quelque chose qui peut encore fonctionner. Bref, je me suis lancé dans un dernier essai, en utilisant cette fois les deux joints superposés. Miracle : l’essai fut positif, pas une goutte d’eau ne fuyait. Depuis lors, c’est toujours le cas, même si je me dis qu’un jour ou l’autre la fuite réapparaîtra, inéluctablement. Mais profitons du présent, même s’il est éphémère.
Ça fait d’ailleurs une première leçon de cette histoire : profitons du présent, même s’il est éphémère. En réalité, il n’est même pas vraiment éphémère. Il est toujours déjà passé. Le présent est sans doute la seule chose qui existe alors même qu’elle n’existe déjà plus. Raison de plus d’en profiter.
Mon histoire quelconque est un beau contre-exemple de l’adage bien connu, issu de la fable de La Fontaine Le petit poisson et le pêcheur : « Un joint vaut mieux que deux tu l’auras ». Ici, tant que les joints étaient seuls, je n’arrivais à rien. Il a suffi que je les associe pour que ça fonctionne. C’est assez logique, un joint sert à réunir, s’il y en a deux, la réunion ne sera que plus forte. Unissons nos joints !
La conclusion principale est cependant ailleurs. Même au moment où tu crois que tu n’y arriveras pas, tu peux le faire. En anglais, « Yes, you can » comme je l’ai déjà développé en son temps à partir d’une autre histoire. Ici, je n’y croyais vraiment plus et je ne trouvais personne pour m’aider. Alors, par désespoir en réalité, je me suis dit « Essaie encore, d’une manière que tu n’as pas utilisée ». Et ça a marché. Je ne dis pas qu’on peut tout faire. Je veux dire qu’on peut faire ce dont on se sent capable, même si sur le moment il y a des tas de raisons de se dire que cela n’aboutira pas. Essayer une dernière fois est la seule manière d’y arriver. Ou autrement dit : « Si tu n’essaies pas, tu n’y arrives pas » !
J’en resterai là.