Dans un exergue paru ce jour dans Le Courrier, Jérôme Cachin conclut ainsi :
Quand au groupe «A Gauche toute !», pour protéger son municipal de police Marc Vuilleumier de nouvelles attaques politiques, il n’a pas hésité à se contorsionner dans une argumentation anti-consumériste: «Les botellones sont une illustration caricaturale de la société de consommation», écrit-il pour applaudir à cette décision. Pour oublier tant d’hypocrisies, il ne reste plus qu’à aller vider son porte-feuille dans le prochain bar.
Bon, je prends note.
Mais Jérôme Cachin a peut-être été un peu rapide en besogne dans son commentaire.
Flairer la société de consommation derrière cette «affaire» de botellón n’est peut-être pas une contorsion politique destinée à se décharger la conscience ou à diminuer la pression politique. C’est en tout cas ce que laisse, notamment, penser, Yves Pedrazzini, collaborateur scientifique au Laboratoire de sociologie urbaine de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne qui s’exprime ainsi pour Swissinfo :
On va à l’essentiel, commente le sociologue. Les rituels ancestraux ont disparu. On est dans une société du 21e siècle, marquée par la consommation. Et il faut que cette consommation soit rapide, abondante, bon marché et mode.
Mais c’est surtout ce qu’ont très bien compris, easyjet qui essaye de vendre encore et toujours plus de billets d’avion en incitant les gens à aller se murger en Espagne et Le Shop qui proposent de livrer des boissons - de l’eau plate bien entendu - à domicile pour que l’on puisse éventuellement boire en solitaire.
Dire que ces deux-là ont très bien compris que le botellón est, aussi, une affaire de pognon, c’est sans doute se contorsionner pour ne pas perdre une goutte de son orgasmo* agité qu’il est par les commentaires journalistiques.
Santé M. Cachin !
*mélange de liqueur de pomme et de soda citron.