Mes ongles sont sales
puis-je entrer dans ton poème ?
je ne m’en crois pas digne
mais dis seulement
une chanson
et je serai guéri
de cette terre
qui me blesse
Nous évaluons nos périls
partout
un marécage
je ne crierai
jamais
assez fort
de quelle oeuvre
suis-je la main ?
D’où viendront les prières ?
d’un torrent de rêves ?
d’une bourrasque de fièvre ?
d’une pluie d’étoiles ?`
de nos défaites ?
de nos regrets ?
je sais
du souvenir indélébile de ton dos
qui se ploie
fatigué
extraits de Main d'oeuvre, de Lorrie Jean Louis (éd. Mémoire d'encrier)