Une idée pour une virée en Bourgogne !

Etant passionné de vin, j’adore la Bourgogne. Il faut dire que nous avons la chance d’habiter à un peu moins de 250km de cette belle région, soit à environ 3h de route ! Nous nous y rendons pratiquement chaque année, voire même plusieurs fois par année. Soit pour un aller-retour dans la journée, un week-end de 2 jours ou un petit week-end prolongé (2 nuits).J’ai une voiture électrique avec une autonomie d’environ 340km en hiver, nous arrivons donc à faire l’aller (ou le retour) d’une traite sans charge (si retour, il faut charger la nuit avant de partir ou sur l’autoroute), ce qui est très agréable.
La frontière la plus proche pour nous, c’est Vallorbe. Ensuite 3 options :
Option 1 : la variante départ en fin de journée, pas envie de trop rouler. Nous avons trouvé un charmant hôtel au bord du petit lac de St-Point, à Malbuisson. L’Atelier de Donat propose des chambres agréables, ainsi qu’un restaurant sympa.
Option 2 : variant avec un arrêt sur les hauts de Poligny, dans un hôtel que nous adorons, La maison Zugno. Nous sommes passés à l’époque plusieurs fois devant cette belle bâtisse, en nous disant qu’il fallait nous arrêter une fois. C’est chose faite depuis le temps et c’est toujours avec un grand plaisir que nous nous arrêtons chez Laurence et Nicolas. Chambres et déco super sympas, il faut prendre la demi-pension pour profiter d’un bon repas et d’une très jolie carte des vins.Option 3 : si vous partez tôt le matin, vous pouvez faire le trajet jusqu’en Bourgogne en env. 3h00-3h30 avec une pause.
Voici donc une proposition de programme et de lieux à voir/ visiter si vous voulez vous faire plaisir !
Si vous passez dans la région de Poligny, vous pouvez vous arrêter dans le très joli village d’Arbois, réputé pour ses vins du Jura et son fameux vin jaune. Un très joli village, où il fait bon de s’arrêter sur une terrasse pour boire un café ou se promener dans les vignes. Vous trouverez bon nombre de vignerons sur place avec possibilité d’acheter ce fameux savagnin oxydé. Pour ma part, j’adore ce vin aux notes de noix et belle complexité, il faut au moins y goûter une fois !
Poligny, un joli village aussi pour une petite halte pour boire quelque chose et acheter du comté. Par contre attention, pas d’achat possible de fromage à la maison du Comté (c’est un peu étrange…).
Notre première destination en Bourgogne reste souvent Dijon. Une belle ville à visiter à pied, nous l’avons fait à quelques reprises. En général, nous nous rendons directement à la sortie de la ville près de Marsannay, pour faire la route des Grands Crus ( la carte officielle) Cette route mythique vous fait passer à travers 37 villages jusqu’à Santenay. Tous les villages ont leur charme, leur intérêt, pour ma part voici mes coups de cœur (c’est personnel et en aucun cas une vérité ultime 😉)Mais avant ceci, juste un peu de géographie pour bien voir les choses : Côte d’or : c’est le cœur de la Bourgogne, avec comme ville principale Beaune (en son centre). Au Nord de Beaune, on parle de la côte de Nuits (réputée principalement pour ses vins rouges), au Sud, la Côte de Beaune (avec des rouges et des vins blancs mythiques).Notre premier arrêt en général, c’est le village de Gevrey-Chambertin ! Un nom connu et reconnu, qui dénombre plusieurs appellations prestigieuses comme le Chambertin, le Chambertin Clos de Bèze ou encore le Gevrey-Chambertin Clos St-Jacques. Je vous conseille d’y passer une fois pour voir ce clos, entouré d’un muret, à flanc de colline. On comprend ici la notion de « climat de Bourgogne ». Pour ma part, j’ai un faible pour les vins d’une vigneronne établie dans ce village, Sylvie Esmonin. Son Clos-St-Jacques figure parmi les vins que je préfère. Mais vous pouvez aussi vous faire plaisir avec un vin plus abordable avec son Gevrey-Chambertin ou Bourgogne rouge. Le problème, trouver ses vins…car pas de vente sur place et même au village, il est difficile (pour ne pas dire impossible) de trouver ses vins… vous aurez peut-être plus de chance dans un des nombreux restaurants de la région qui en propose parfois (voir après).Le village suivant, c’est Morey-Saint-Denis. Vous passerez devant 2 Clos fameux si vous suivez la route, le Clos des Lambrays et le Clos de Tart. Des vins mythiques avec des prix qui flambent…inabordables de nos jours, j’ai eu la chance d’y goûter avec des amis, c’est grand, très grand !Ensuite, c’est Chambolle-Musigny. Une première pour nous lors de notre dernier week-end, le passage par une petite route qui nous mène à nouveau à une appellation mythique, le Musigny. La parcelle se situe à la sortie du village en direction de Vougeot. D’ailleurs, la route nous offre un superbe panorama sur Vougeot, son château et son clos.
Vougeot, parlons-en. Un petit village, connu pour son Clos Vougeot. Cela fait plusieurs années (je peux même dire des décennies) que j’achète les vins d’un producteur que j’aime bien, Bertagna. Vous passerez devant la cave et le magasin en suivant la route des grands crus. Peut-être un arrêt pour goûter leur très agréable Vougeot 1er cru les Cras, un chardonnay ! Ici, c’est plutôt le pinot noir qui est roi !Le village suivant est peut être le plus réputé dans le monde (du vin), j’ai nommé Vosne-Romanée. C’est ici que la mythique Romanée-Conti se trouve. Un nom qui fait tourner bien des têtes, avec des records niveau prix (plusieurs milliers à dizaines de milliers d’euros). Rien n’est indiqué dans le village, mais avec une carte ou GPS, c’est simple de se retrouver devant ce climat. Beaucoup s'imaginent qu’il s’agit de la plus petite appellation de Bourgogne, mais ce n’est pas la Romanée-Conti (1.8 ha). C’est la Romanée (0.85 ha) , qui se trouve juste au-dessus ! Vous trouvez ici des noms prestigieux comme la Tâche (monopole de la DRC), la Romanée-St-Vivant, la Grand-Rue, Richebourg, Echezeaux, Grands-Echezeaux, etc. Ici, et d’ailleurs comme partout en Bourgogne, il est primordial de respecter les vignes et le patrimoine de la région. Une petite pancarte demande d’ailleurs de ne pas entrer dans la parcelle, qui peut être observée (et photographiée) depuis l’extérieur sans problème. Ne faites pas comme ce couple de *%&%&, passant en vélo devant la Romanée-Conti, qui s’arrête, pose les vélos contre le muret, rentre dans la parcelle et arrache une grappe… en criant encore haut et fort qu’en plus, le raisin n’est même pas bon…si tout le monde fait ceci, je vous laisse imaginer.
Si vous passez par la route qui longe la parcelle de La Tâche, vous arrivez par les vignes du côté de Nuit-St-George. Un arrêt obligatoire dans ce village pour se faire plaisir soit au magasin (cave de Bacchus), soit pour manger une morse au centre-ville (La Cabotte). Lors de notre dernier passage, c'est ici que nous avons bu un Grevrey-Chambertin vieilles vignes de Sylvie Esmonin!
La route continue en direction de Beaune, on passe parfois dans le village d’Aloxe-Corton. C’est dans cette région qu’on trouve un des blancs (plutôt rares en Côte de Nuits) les plus connus, le Corton-Charlemagne Grand Cru. La légende raconte que jadis tout le coteau était planté en cépage rouge. Cette parcelle appartenait à Charlemagne qui se délectait de ses vins. Malheureusement, le vin en s'écoulant sur la barbe fleurie de l'empereur laissait des tâches vermeilles. Soucieuse de la dignité royale, Madame Charlemagne faisait grief à son époux de l'amour qu'il portait au vin. Pour avoir la paix dans ses foyers, Charlemagne fit donc arracher sa vigne et la fit replanter en cépage blanc..
La ville principale de la région, Beaune ! Il vous faudra un peu de temps pour profiter de cette belle ville. Première chose à visiter si ce n’est pas déjà fait, les hospices de Beaune. Tout le monde se souvient de la scène de De Funes qui s’y cache, dans les lits en bois, dans la Grande Vadrouille. Nous avions fait plusieurs visites, dont un tour privé en groupe, c’était très intéressant. En face des hospices, le magasin Athenaeum. Je ne vous conseille pas d’y acheter du vin (il y a mieux ailleurs), mais cela vaut le détour pour les arts du vin, de la table et la bibliothèque. Si vous passez le samedi, vous pourrez profiter du marché, véritable institution. Prévoyez un peu de place dans le coffre 😉 Il existe bon nombre de restaurants, vous trouvez sans problème votre bonheur. Nous nous sommes arrêtés 2x maintenant dans le restaurant étoilé le Carmin sur la place centrale. Cadre très agréable, une proposition à midi pour un menu sympathique et une belle carte de vins. Nous nous sommes un peu laissé aller et avons goûté un merveilleux Meursault 2017 de chez Coche-Dury…impayable au magasin en Suisse (comptez 1000.- la bte…).Sinon, il est possible de louer des vélos (électriques ou non) à Beaune et aller en direction de Puligny (ou plus loin) en passant par les petits chemins dans les vignes. C’est vraiment top pour prendre le temps de s’arrêter et de faire des photos et passer hors de la route « rapide ».
À la sortie de Beaune, le village de Pommard et ses vignes de pinot noir. À nouveau, des appellations mythiques pour des vins plus charpentés. C’est ici que nous nous arrêtons maintenant à chaque passage, pour aller déguster les vins de Jean-Marc Boillot. J’ai la chance d’avoir un bon ami qui connaît Jean-Marc, ce qui nous a permis d’aller goûter ses vins directement chez lui au domaine (qui se trouve à 50m du magasin, la Pommardière). Nous avons même eu la chance de goûter le millésime en cave, peu après sa mise en barrique… fabuleux souvenir. Je ne peux que vous recommander ses vins, avec un vrai coup de cœur pour ses Puligny-Montrachet 1er cru qui vieillissent si bien, ses pommards et son Volnay 1er cru les Roncerets. Pour celles et ceux qui connaissent un peu les « grands noms » du vin bourguignon, Jean-Marc est le petit-fils d’Etienne Sauzet… ceci explique cela !
Ensuite, c’est un terroir de Chardonnay qui s’ouvre à nous ! J’en parlais aussi dans ce billet datant de 2021.Meursault, puis Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet, des noms qui font rêver les amateurs. La route des grands crus finit à quelques km de là, à Santennay. Nous nous arrêtons maintenant souvent à Puligny. Nous avons séjourné à plusieurs reprises à l’hôtel d’Olivier Leflaive, vigneron plus que réputé de la région (Jean- Marc Boillot a travaillé avec dans sa jeunesse). Un très bel hôtel, une très belle table qui servent, bien entendu, les meilleurs vins du domaine.
Lors de notre passage récent, l’hôtel Leflaive était fermé (il faut dire que février n’est pas la haute saison par ici…) nous avons séjourné à l’hôtel le Montrachet Como (merci Ma dame pour la découverte) . Malheureusement en rénovation pour l’instant, nous avons eu une chambre dans un bâtiment fini et agréable. Le restaurant est lui aussi « incroyable » avec une hauteur sous toit folle et une ambiance très agréable. Cuisine de haut niveau dans l’assiette, tout comme la carte des vins. Nous avons demandé au sommelier si nous pouvions faire un tour dans la cave à vin avec lui, il nous a montré son « antre ». 18000 bouteilles qui dorment, avec les plus grands noms de la région. D’ailleurs, nous étions à côté d’une alignée de Romanée-Conti quand nous parlions dans la cave….magique.Voilà quelques idées, très orientées vins c’est clair. Sinon niveau période, la Bourgogne est belle à toutes saisons et change. C’est la première fois qu’on y va en février, c’est peut-être la période creuse. Niveau vigne, certains ont commencé à tailler, à labourer, d’autres pas. La vigne est au repos, il fait encore froid. Les bourgeons vont sortir en mars-avril, puis les couleurs vertes vont fleurir un peu partout. La fin de l’été est propice pour les couleurs, avant les vendanges et l’automne qui va apporter ses nuances orange rouge un peu partout.
N'ayans pas pris d'appareil photo avec moi, j'ai tout fait au téléphone...et au final, ben c'est pas si mal niveau poids et encombrement ;) Copyright ©: Mes photos et mes textes sont protégés par un contrat Creative Commons. Merci de lire les conditions et de les respecter !