L'inspiration vient en lisant d'autres blogs ou éditos, ou article. Je vais citer une deuxième fois Sophie Coignard, éditorialiste au Point.
Le moment hier était important : le gouvernement de combat, serré autour du petit Gabriel, devait être comblé. Il est finalement composé de 35 personnes (moyenne haute...). Des illustres inconnus, que nous aurons vite oublié. Des prises de guerre. L'anonyme Nicole Belloubet, sans saveur sinon celle d'un laxisme incroyable à la justice, vient remplacer Oudéa-Castera, excellente ministre des sports, victime d'une cabale un peu grossière et grotesque, à l'école.
Pourquoi semble-t-il s'acharner, depuis l'annonce de sa relaxe, lundi dernier, à mettre à mal sa crédibilité et à ternir son image ? Pourquoi s'évertue-t-il à marquer contre son camp, au risque de s'exclure du jeu ?
Tout commence lundi après-midi, lors de l'annonce de sa relaxe dans une affaire judiciaire qui dure depuis sept ans. Il est humain que le soulagement puisse conduire à la fanfaronnade. Blanchi par la justice, il n'a toutefois pas un mot pour les élus ou les dirigeants de son parti qui ont été condamnés. Il était leur chef au moment des faits, mais ne paraît nullement gêné de n'avoir pas été au courant de ce qui se passait dans son propre parti.(...)
Sans attendre, il multiplie les sorties médiatiques dans lesquelles il n'exclut pas d'entrer au gouvernement. L'Éducation nationale, lui demande-t-on ? Pourquoi pas...
Les rencontres au sommet se succèdent, le remaniement traîne un peu plus en longueur... Et puis, mercredi soir, peu avant 20 heures, patatras. L' " allié historique ", le " faiseur de rois " sans qui Emmanuel Macron n'aurait peut-être pas pu être élu en 2017, choisit de déclarer la guerre dans un communiqué à l'AFP. Il assure ne pas pouvoir " accepter d'entrer au gouvernement " faute d' " accord profond sur la politique à suivre ". Il canarde Gabriel Attal, évoquant sur l'Éducation nationale " une différence d'approche qui (lui) paraît rédhibitoire " , puis déplorant " le gouffre qui s'est creusé entre la province et Paris [...] ". Il indique avoir refusé le ministère des Armées, ce qui ne peut que contribuer à la bonne ambiance au sein de l'exécutif.
François Bayrou fragilise ainsi un gouvernement dans lequel il entend néanmoins placer le plus grand nombre possible de ministres MoDem. Première incongruité. Une situation embarrassante, comme ne manque pas de le souligner Jean-Louis Bourlanges dans un communiqué vengeur : " Le MoDem est en pleine incohérence. François Bayrou a décidé sans aucune concertation d'afficher un désaccord de fond avec la majorité présidentielle tout en recommandant à ses députés de rester à bord et de participer au gouvernement ! Si nous n'étions vraiment pas satisfaits de la place qui nous est proposée, il eût été envisageable de pratiquer le soutien sans participation. Nous sommes en train de choisir l'inverse : la participation sans le soutien. Ce qui revient à affaiblir dangereusement notre camp tout en nous discréditant nous-mêmes. C'est politiquement inepte et moralement dégradant."
François Bayrou a donné, il est vrai, le pire de lui-même dans une interview à France Info, où il souffle sur les braises d'un populisme qu'il prétend combattre de toutes ses forces, soulignant " la rupture en France de plus en plus grave entre la base et les pouvoirs ", réprouvant une " musique de fond " orchestrée par l'exécutif selon laquelle " les enseignants ne travaillent pas assez ". Mais surtout, il s'enferre dans des explications incompréhensibles sur un " déséquilibre politique " qu'il dénonce sans parvenir à l'expliquer : " J'essaie de faire que quand il faut dire stop il y a une dérive. Le moment est venu de remettre les choses à l'endroit et de rappeler pourquoi nous sommes là. "
Inepte et dégradant, j'ai bien aimé les mots de Jean-Louis Bourlange.