1er février...
1:00 CET...
La France arrête de propager des onde radiotélégraphiques en Morse sur la fréquence marine 500 kHz...
La liaison radiotélégraphique de détresse et de sécurité en mer est coupée au large de la France... Et c'est le drame...
Comme vous le savez tous, enfin tous ceux qui suivent assidûment mon blog, une grande joie m'est arrivée par ma boite aux lettre, une petite théière de Yixing en terre rouge, dont je sais que vous êtes nombreux à attendre des nouvelles. Comme vous le savez aussi sûrement, je vais la réserver pour mes dégustation de oolongs, qui ont quant à elle déjà bien commencé.
Et bien vous avez raison...
Non pas que je la laisse de côté. N'ayez crainte, nous avons déjà passé de bons moments. Une commande chez TM m'est arrivée il y pas deux semaines, vous vous souvenez? Mais ces derniers temps, j'ai des envie de pu ehr cuit. Et l'échantillon de 2002 de Stéphane n'est pas tout à fait étranger à ce phénomène...
Mais la date n'a pas été choisie au hasard. Reprenons l'histoire dès le début...
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1997... Xishuanbanna, Yunnan, Chine. En provenance de Baoshan and Wu Liang...
Une brick de Pu ehr cuit, enfin un échantillon... Voilà comment commencer une nouvelle journée onze ans plus tard à plusieurs dizaines de milliers de kilomètres. J'en prends un beau morceau, environ trois ou quatre grammes, à vue de nez, quoique d'habitude on ne voit pas grand chose avec son nez, surtout le matin. Mais ce matin, ma vue rhinologique me semble assez bonne... Il y a des matins comme ça... Et une eau très chaude (celle là, je ne l'ai pas mesurée avec mon nez, elle n'est même pas salée...)
Le bout est détaillée en petits morceaux pour faciliter leur ouverture dans la théière. L'odeur: on croit reconnaitre un peu de chocolatée, de fumée; un peu chyprée ou cuiré (mousse, fougères, humus...), un peu champignoneux... Déjà, ça commence bien.
L'eau chauffe la théière, puis les tasses... Le thé est introduit dans la théière, la petite peinte que vous connaissez déjà. Il est lavé deux fois, très court, moins de dix secondes. Je recueille l'eau dans ma cruche... que je m'empresse d'aller laver.
C'est alors que le ballet vas commencer. Le silence se fait dans la salle, juste pour l'occasion... Manwë, mon lapin nain, saute sur le canapé (il aime m'embêter lorsque je déguste un thé). Première infusion, 35 secondes... L'eau chante en entrant dans la théière... L'attente... et la délivrance... L'eau reprend son chant en étant versé dans la cruche... Mais la magie a opérée. Le transparent est devenu cramoisi mais toujours aussi limpide...
Avec les infusions suivantes vient un goût qui me rappelle quelque chose. Très boisé, je sais... ça me vient de mon enfance, de ma chambre... de mon lit... c'est l'odeur du bois de merisier ciré. Belle surprise. 45 secondes, une minute, puis deux, trois, quatre, six... La liqueur est dense, sombre, rouge. Longue en bouche, très longue, elle reste très présente entre les infusions, malgré le temps très long... Elle restera des heures, jusqu'au moment du repas de midi, des souvenirs matinaux se rappelleront à ma mémoire... Le goût du thé évolue, toujours le même, mais avec des puissances différentes, la mousse et la terre s'estompent pour revenir vers la fin, le bois et le musc explosent... La lourdeur des tasses en céladon donnent du corps au thé, de la présence... Six infusions, je me sens emporté au royaume des immortels... Septième infusion... Ah, je ne saurais en prendre d'avantage... Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes hanches. Où est Peng Lai Chan? Ah! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m'envoler loin d'ici!
Ce thé, 1997 XIAGUAN AGED RIPE PU-ERH TEA, est une belle surprise, surtout venant de la Xiaguan factory... J'y penserai lors d'une prochaine commande chez Yunnan Sourcing, s'il y en a encore en stock. Je sais que l'échantillon sera rapidement épuisé...