Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.

Publié le 16 janvier 2024 par Concerts-Review

Les Zef et Mer 2024 - Jean-Luc Thomas et Gab Faure, au Centre culturel le Cap à Plérin, le 13 janvier 2024.

NoPo - photos Noelle

Jean-Luc Thomas et Gab Faure au Cap de Plérin pour les Zef et Mer - Samedi 13/01/2024
*** *** (Rappel de l'introduction faite sur le Live Report de DESCOFAR - Je suis encore d'accord avec ce que j'ai écrit précédemment, c'est bon signe!-)
Les effets mer et du zef, on connait bien par ici et pourtant, je confesse découvrir, depuis moins de 2 ans, cette manifestation décoiffante dont on compte pourtant 11 éditions aujourd'hui!
Sans être féru de la culture bretonne, je dis 'chapeau' (et pas forcément 'coiffe bigoudène')!
La riche idée consiste à porter divers artistes dans plusieurs lieux et villes bretonnes sur un temps de prestation relativement court.
6 artistes musicaux cet après-midi, disposent de 20 mns chacun pour leurs sets, séparés de quelques entractes parfois complétés par le brillant conteur Lukaz Nedeleg.
A une époque où les auditeurs zappent de single en single, cette durée, équivalente à une face de vinyle, ne laisse pas le temps de s'ennuyer tout en donnant un aperçu des capacités de l'artiste.
Les organisateurs arrivent à tenir un timing très serré.
On s'installe dans un auditorium, très confortable, au son enveloppant qui délivre beaucoup de détails et aux lumières très plaisantes. L'amphithéâtre est aux trois quarts plein avec mouvements libres au cours de l'après-midi.
*** Fin du rappel (et non rappel à la fin comme pour les concerts!)
Partis d'un fest-noz pour amener des fonds à un village au Mali, depuis 2020, Gab et JL font dans la tradition et l'improvisation, qui devient acrobaties, compte-tenu de la technicité de leur jeu.
D'ailleurs, ils ont enfilé des tenues seyantes ressemblant à des kimonos (confirmant le métissage porté par leur musique venant d'Irlande autant que du Brésil ou des Balkans) et facilitant les mouvements.
A l'aise dans leurs baskets (qu'ils ne chaussent pas, ils sont pieds nus!), ils manipulent avec souplesse flûtes et violon.
La belle barbe noire de Gabriel compense l'imberb'méabilité de Jean-Luc.
Le voyage porte leur musique "Il n'y a pas de projet, que du trajet".
Ouverture par une composition de Jean-Luc à influence celtique mais aussi orientale.
Le vrombissement du violon contraste avec le vol de la flûte, légère. Flagrante la complicité du duo, avec des 'stop and go' précis, et des regards malicieux.
Le violon prend, ensuite, l'avant-plan alors qu'on entend une percussion comme des coups à la porte. Avec alternance, la flûte reprend la main avant d'inviter le violon à s'embarquer sur une pétulante danse celtique.
Le 2ème titre est composé par Gabriel qui notifie son pote, sonneur du Bagad de Kemper, Yeltaz Guenneau (cornemuseur, ayant collaboré avec Red Cardell notamment) pour une gamme éthiopienne qui aboutit à un lipogramme en 'Sol', c'est à dire sans 'Sol' (sauf la dernière note)...
Une Gigue irlandaise en 'La' au final sans 'Sol' mais sur le plancher!
L'émouvante composition suivante porte la tristesse, suite au décès de la sœur de Gabriel. Un hommage à ceux qui partent et une musique pour ceux qui restent aussi...
Le dernier morceau, écrit par Gabriel, parle (musicalement) de voyage et d'amour, un truc vif et joyeux.
La flûte ponctue des phrases puis volette pendant que le violon dessine des arabesques.
Jean-Luc marmonne dans sa flûte traversière (me rappelant Jethro Tull). Gabriel se met à fredonner alors que la flûte émet des sons percussifs.
Puis à nouveau un souffle bruyant se combine à un bourdonnement au violon.
Voilà un sacré duel virevoltant, nous sommes 'IPPON' debout (comment ça c pas possip?)!!
Un album à écouter 'Gwiad' (tissage en breton).