GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024

Publié le 30 janvier 2024 par Concerts-Review

GA-20- La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 28 janvier 2024

michel

If you want some blues on Sunday c'est la route de Saint-Agathon qu'il faut prendre. Pour ce dernier dimanche du premier mois du calendrier grégorien, La Grande Ourse programme GA-20.

" We love these old Gibson amps! The GA-20 is not too overpowering, and quite manageable."

Le trio de Boston ( pas le quintet qui, en 1976, fait un tabac avec ' More than a Feeling') a choisi le fameux guitar amplifier comme nom de scène qui claque.

Pat Faherty et Matthew Stubbs, tous deux guitaristes, fondent le groupe en 2018, à l'époque Chris Anzalone tient les baguettes, il sera remplacé par l'actuel batteur du combo, Tim Carman, après quelques mois.

Matthew Subbs le dira lui-même, il a été guitariste de la légende Charlie Musselwhite avant de décider de former GA-20 avec son copain Pat Faherty, à l'étonnant look Jerry Garcia époque sixties.

Pas de bassiste en vue, pour jouer leur garage blues, brut et carré, les deux guitares alternent les rôles, lead ou rhythm, Tim, à l'arrière, cogne sans faiblir,. Pat Faherty, d'une voix âpre, plus proche du timbre de Screamin' Jay Hawkins que du tenor range de Neil Sedaka, se charge du chant.

Quatre albums à leur actif: 'Lonely Soul', 'GA-20 Does Hound Dog Taylor: Try It...You Might Like It!', 'Crackdown' et ' Live in Loveland'.

Il n'était pas 17:30', mais Pat Faherty, pressé d'en découdre, vient tâter le terrain, Ludo n'avait pas encore regagner sa place derrière les consoles, la sono diffusait toujours une rengaine bluesy, mais déjà le trio prend place, un des guitaristes grogne ' Hi, we're GA-20' et c'est parti pour un blues/boogie/rock incandescent: ' No, No' .

Dis, Clémentine, glisse monsieur à sa conjugale, tu peux arrêter de frapper le sol du talon, tu incommodes toute la rangée.

Clémentine, sans un mot, se lève, quitte son siège pour prendre place, debout, face à la scène où personne ne viendra l'enquiquiner!

Pour nous laisser respirer après cette attaque agressive, le trio embraie sur ' Just because' un slow immortalisé par Lloyd Price en 1956.

Si Pat ne croone pas comme le chanteur de rhythm 'n' blues de Louisiane, sa voix chaude fait son petit effet, mais tous les regards se fixent sur Matt, qui nous lâche un solo judicieux.

A l'arrière, Tim assure la rythmique à lui seul, il est en droit de réclamer une augmentation salariale, c'est lui qui amorce aux maracas ' Double gettin', du voodoo rock vicieux.

Après ce départ sur les chapeaux de roue, ils décident de ménager la machine avec ' Dry run' , écrit en pensant à une fille qui ne pense qu'à flirter.

Comme ils adorent Hound Dog Taylor ils enchaînent sur 'Give me back my wig' , au rythme effréné et décoré une déferlante à la slide , une chose est claire c'est pas de la panade pour édentés.

Donald cherchait encore sa perruque, quand ces sauvages balancent un second Hound Dog, encore plus crasseux ' She's gone' .

Si Matthew demeure relativement serein, son pote se montre lui sérieusement agité, le bottleneck glisse à la vitesse de l'éclair, les étincelles crépitent.

Mes copains vont boire un coup, annonce Pat, je vous joue ' Come on in' de R L Burnside en solitaire sur une guitare hautement métallique.

Retour des camarades, et assaut survolté du batteur pour amorcer le concis 'Lonely soul' , du heavy blues cinglant.

'I let someone in' évoque l'époque anglaise de Fleetwood Mac , tandis que ' Fairweather friend' voit le public battre des mains pour accompagner le jeu du batteur et chantonner ooh ooh ooh avec le shouter.

One, two, three, four, five, six ... voilà un batteur qui sait compter, c'est parti pour ' I don't mind' de James Brown, un slow qui dégouline et montre une autre facette du talent des guitaristes.

'Conniption', titre qu'on a retrouvé nulle part, précède la reprise en mode relax de Little Walter ' My baby's sweeter'.

' I cry for you' ouvre leur album ' Live in Loveland' , ce morceau, repris de Harold Burrage, reçoit un traitement moins soft que l'original.

' Just one more time' d'Ike Turner, même sans la section de cuivres rocke salement, les soli se succèdent, Clémentine, du coup, est passé à gauche de la scène pour admirer Matthew de plus près.

Matthew qui tient à nous dresser une image de Boston, où la scène blues n'est pas très florissante, aussi, quand ils jouent là-bas, il prévient ... if you don't like the blues this song will sound like shit...

'Sittin home alone' ( Hound Dog Taylor) ' didn't sound like shit mais a ébranlé la salle.

Un coup de slide de Pat, il ôte ses lunettes, s'assied sur le bord de la scène, vise Clémentine, descend à ses côtés, lui fait un clin d'oeil, puis il s'assied à côté d'un rescapé de 40/45, lui pose une question, how are you today?, je vais, bien, merci,...a répondu le brave monsieur.

Tout en plaçant des riffs implacables, il gravit toutes les marches, traverse la salle à l'horizontale et regagne le podium sous l'oeil attentif des photographes.

Promenade dominicale terminée, on passe à ' By my lonesome', un nouveau rock à la Little Richard ou de ceux que concocte Canned Heat quand ils oublient le boogie.

Avec 'Easy on the eyes' on revient au blues rock qui groove à la manière de Stevie Ray, ce sera la dernière salve du set, see you on the merch table, ajoute Matthew et GA - 20 se tire.

La Grande Ourse se lève et veut son bis, il l'aura: a second take of ' Just one more time' .

PS: on te conseille la version de Ghalia Volt.

La tournée française de GA-20 s'achève ce 30 janvier à Paris, en février il te faudra traverser le Channel pour les voir à l'oeuvre.