La photographie, mon destin inabouti, mon rêve de jeunesse … Un appareil « réflex », des pellicules argentiques : une technologie aujourd’hui dépassée, certes, mais ce qui compte est avant tout le regard !
Je ne suis pourtant pas adepte des histoires fantastiques à la manière de Marc Lévy, mais comme le précise la mention de l’Obs sur la couverture de cette édition en Livre de poche : « Impossible de le lâcher ». J’y ai donc consacré ma journée d’hier.
Ian le narrateur est donc un talentueux photographe : de guerre, d’art, de paysages … Il est envoyé à Vienne pour prendre des images sous la neige. Romantique à souhait.
Surgit soudain une femme, vêtue de rouge. Etrange, belle, riche, pas farouche : il en tombe immédiatement amoureux. C’est intense des deux côtés, chacun promet de rentrer à Londres et de rompre tous leurs engagements antérieurs afin de vivre pleinement leur passion … L’aveuglement d’un photographe : un concept à creuser !
Mais tout n’est pas si simple, comme n’est pas si lisse la vie de Ian, familier des incartades conjugales, dont un sombre drame a entaché la vie, cinq années auparavant. Mais ce qui l’anime est, toutes affaires cessantes, de retrouver son amante, Marian, passionnée elle aussi de photographie, ou plutôt des origines de cette technique : la camera obscura …
Et la quête commence, qui sera jalonnée de périls mortels. Car la personnalité de Marian – ou Eris, ou qui encore ? – est pour le moins complexe. C’est pour Ian une source d’indicibles souffrances allant jusqu'au paroxysme de la douleur. Mais je n’en dis pas plus.
Une lecture haletante, un indice menant à un autre, un personnage dévoilant une partie de l’intrigue après l’autre, une plongée dans la campagne anglaise de l’époque de la Régence, des manoirs de briques en déréliction, des robes de style Empire comme dans la série "La chronique des Bridgerton"...
Bref, une construction particulièrement soignée, une intrigue méphistophélique, des personnages attachants. Tout pour un excellent moment de lecture. Je vais poursuivre l’expérience de ce nouvel auteur (pour moi), particulièrement doué.
L’inconnue de Vienne – Caught in the Light – thriller de Robert Goddard (1998) traduit de l’anglais par Laurent Boscq, édité au Livre de Poche (Sonatine), 534 p., 9,70€