Championne toute catégorie du balayage meurtrier, la kalachnikov n’est certes pas prête de quitter les arsenaux
illégaux, mais elle a trouvé de sérieux concurrents : les armes sol-air.
En effet, dans les armées modernes, les troupes aériennes sont devenues primordiales. Il n’est donc pas étonnant de
constater que leurs adversaires « insurgés » cherchent un moyen de maîtriser le ciel.
L’attentat au missile sol-air est né quasiment en même temps que l’arme elle-même. Essayé au début des
années 70, il a été perfectionné par les cerveaux terroristes les plus zélés : les Palestiniens. A la mi-janvier 1973, « la Force
17 », l’unité de protection rapprochée de Yasser Arafat, disposa des missiles sol-air de fabrication russe autour de l’aéroport de Rome. Sa
cible ? L’avion qui emmenait Golda Meir en visite au Vatican. Les hommes d’Ali Hassan Salameh avaient déployé une batterie antiaérienne dans un véhicule de fortune, installé à l’écart des
pistes d’atterrissage. L’attentat fut évité de justesse. A l’ultime seconde, alors que l’avion de Golda Meir amorçait sa descente, un bus conduit… par le directeur du Mossad lui-même (Zvi Zamir)
– à une époque où son identité était encore confidentielle – heurta le van terroriste comme un bélier et le coucha sur le flanc !
Depuis, les missiles sol-air sont devenus l’arme de destruction massive préférée du pauvre. En 2003, des
terroristes islamistes ont tenté d’abattre un avion de ligne israélien au décollage de Mombassa, au Kenya. Les systèmes – des SA-7 russes, peu précis – manquèrent l’appareil. En 2004, le FBI
a dissout une filière de terroristes arméniens qui tentait d’acquérir des missiles pour descendre les avions en partance de
l’aéroport de Newark, à New York.
Créé en 1979 et perfectionné au milieu des années 80, il est devenu le leader dans sa catégorie, et de fait le
système le plus recherché au marché noir. En Irak, sa présence, même hypothétique, dans une région ennemie suffit à imposer une interdiction générale de survol. Supersonique, le missile est
dirigé par une tête chercheuse évoluant vers les sources de chaleur, en général les réacteurs des jets ou les rotors des hélicoptères. Sa charge explosive, peu importante, permet de faire sauter
les moteurs des appareils et condamner ces derniers au crash par avarie générale. Surtout, contrairement à ses paires, le Stinger est une arme de mort : le pilote ennemi n’a aucune chance de
s’en sortir. Il meurt dans son appareil en feu avant d'avoir réalisé l'impact du missile, venu à lui à la vitesse Mach-2.
Personne ne connaît mieux la létalité du Stinger que les Russes. Au début des années 80, un empire
soviétique à son apogée envahissait l’Afghanistan, et balayait ses adversaires grâce à sa puissance aérienne, en particulier ses hélicoptères de combat. En secret, la CIA riposta en approvisionnant les Afghans de Stingers. Cette tactique se révéla payante dès sa première
application : trois appareils furent abattus le même jour, provoquant un courant de panique côté Soviet. Incapable de ravitailler ses troupes par la voie des airs, Moscou finit par sonner la
retraite. Le Stinger connut alors une célébrité mondiale - jamais une arme à elle toute seule n’avait produit pareil résultat. Certains devaient retenir la leçon.
Car les Stingers américains restèrent en mains afghanes. Beaucoup d’entre eux disparurent purement et
simplement de la circulation. Entre 1995 et 2000, la CIA fit passer le mot dans les tribus du pays
que l’Amérique rachetait chaque missile à un prix intéressant. Mais seulement
Aujourd’hui, le Stinger est utilisé dans plusieurs armées. Il est surtout aux mains des terroristes du XXIe siècle
(comme le Hezbollah et Al-Qaeda), et nul doute que le prochain attentat portera sa
marque. En 2007, un rapport de la police de Houston, au Texas, indiquait que 75 systèmes Stinger étaient entrés illégalement aux
Etats-Unis depuis 2002...