Voilà un an que nous avons eu l’affaire des subprimes. Elle a fait couler beaucoup d’encre, rendu malheureux de nombreux américains aux revenus précaires et fragilisés durablement les banques américaines mais également un certain nombre d’établissements de la zone euros. Le secteur bancaire est à la base de la confiance dans notre économie. Lorsque le banquier éternue, c'est toute l'économie qui attrape un rhume
Nous avons assisté, impuissant, an durcissement des conditions de crédits, au relèvement des taux qui a entrainer une diminution du nombre d’emprunteur (tout secteur confondu), ce qui a pour effet un ralentissement de la croissance et pour ce qui concerne plus directement l’immobilier des révisions de volumes à construire, l’abandon d’un certain nombre d’opérations et une augmentation des délais de vente sur les opérations en cours (augmentation des stocks).
L'Espagne, la Grande-Bretagne et l'Irlande sont les plus exposés de la zone car le marché immobilier y partage beaucoup de traits communs avec celui des Etats-Unis: une bulle des prix (jusqu'à 146% de hausse en Espagne depuis 2000), un endettement record des ménages (120% du produit intérieur brut au Royaume-Uni, 110% en Espagne) et surtout, le plus grave, un système de prêts à taux variable qui sous l’effet inflationniste alourdi la charge de la dette après les décisions contestables et haussière de J.C. TRCHET à la BCE.
En Espagne, les prix ont amorcés leurs déclins ces derniers mois, et les ventes de logements urbains ( c’est moins le cas sur le bords de mer) ont plongé de 34% par rapport à l'année dernière. Dans ce pays, l'envolée des prix s'est doublée d'un boom de la construction ; les créations d’emplois dans ce secteur étaient particulièrement élevées. Le retournement immobilier sur l'économie est d'autant plus violent qu’il détruit ces jobs.
En France, où les prix ont également flambés, la pratique très majoritaire des taux fixes protège les récents accédants à la propriété des hausses des taux. En cas d’effet inflationniste, cela pourrait même favoriser, à moyen terme, leurs pouvoirs d’achat. Les ménages français sont en outre moins endettés qu'en Grande-Bretagne ou en Espagne. Pour les futurs acquéreurs, les crédits deviennent plus difficiles à obtenir (11% de crédit en moins au premier semestre par rapport à 2007). Pour autant, emprunter à 6% pour s’offrir une opportunité avec une inflation certainement inscrite pour quelques années autour de 4% à 4.5% mérite réflexion …et un peu de pugnacité.
Standard and Poor's anticipe en France une "stabilisation ou un déclin modeste" des prix. Attention cependant, la récession s’ouvre à nous en raison notamment de l’écrasement de la consommation courante. Notre premier ministre, sans réelle capacité d’inflexion, constate impuissant les dégats ; tout comme le prix du baril, les matières premières et l’énergie de substitution (gaz et électricité) sont en hausses constantes, la balance commerciale en déficit, le CAC reste plat à l’image de notre industrie. Bref rien ne peut rassurer les ménages.
Cependant, n’oublions pas que c’est dans ces périodes que les plus réactifs se constituent un patrimoine. Etre souple, inventif, sans à priori doit ouvrir des perspectives aux plus audacieux. N’attendez rien des politiques et réalisez vos placements, maintenant.