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La vie de l’œuvre

Publié le 31 janvier 2024 par Aicasc @aica_sc

Que se passe-t-il lorsqu’une œuvre quitte le cocon de l’atelier pour affronter les regards ? Comment l’œuvre vit – elle les années qui s’écoulent ? C’est le parcours d’une œuvre de Valérie John que vous êtes invités à suivre, de sa création à son acquisition par le Fonds National d’art contemporain, une collection d’art contemporain propriété de l’État. Son titre Beau comme l’intérieur d’un temple 1998-2023. Elle appartient à une série, Pas un instant n’est figé, pas un mot n’est précis.

l’œuvre

Fonds Saint Jacques Martinique 1998

" data-orig-size="1280,960" sizes="(max-width: 1280px) 100vw, 1280px" data-image-title="Fonds Saint Jacques" data-orig-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg" data-image-description="" data-image-meta="{"aperture":"2.6","credit":"","camera":"E4500","caption":"","created_timestamp":"1074076313","copyright":"","focal_length":"7.85","iso":"100","shutter_speed":"0.033333333333333","title":"","orientation":"1"}" width="1280" data-medium-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg?w=300" data-permalink="https://aica-sc.net/?attachment_id=26544" alt="" height="960" srcset="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg 1280w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg?w=150&h;=113 150w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg?w=300&h;=225 300w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg?w=768&h;=576 768w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg?w=1024&h;=768 1024w" class="wp-image-26544" data-large-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/3-direction-regionale-des-affaires-culturelles-de-martinique.jpg?w=750" /> Fonds Saint Jacques Martinique 1998

C’est une œuvre monumentale de deux mètres cinquante de hauteur sur cinq mètres cinquante de largeur en dix lés. Au premier regard, le matériau reste énigmatique rigide, brillant, lisse, dur, comme empesé. C’est d’un tissage de papiers recyclés entrecroisés, contrecollés et teints qu’il émerge.  Après la construction de la trame par ajouts successifs, c’est par soustraction, prélèvement de lambeaux de papier qu’intervient l’artiste pour ramener au jour et révéler certaines couleurs.

C’est une œuvre modulaire dont chaque kakemono est à la fois indépendant et cohérent au sein de l’ensemble. Elle conserve au recto le souvenir de sa fabrication. Présentée frontalement, fixée par des pinces ou des crochets, entre sculpture et peinture, c’est une remise en question de la toile tendue sur châssis et des outils traditionnels du peintre. C’est l’invention d’un geste inédit.  Tisser pour dépayser.

l’œuvre

Migration and the Caribbean Diaspora – Université de Floride 2001

" data-orig-size="1280,597" sizes="(max-width: 1024px) 100vw, 1024px" data-image-title="1 Migration and the Caribbean Diaspora – Université de Floride" data-orig-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg" data-image-description="" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="1024" data-medium-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg?w=300" data-permalink="https://aica-sc.net/?attachment_id=26542" alt="" height="477" srcset="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg?w=1024 1024w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg?w=150 150w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg?w=300 300w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg?w=768 768w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg 1280w" class="wp-image-26542" data-large-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/1-migration-and-the-caribbean-diaspora-universite-de-floride-1.jpg?w=750" />Migration and the Caribbean Diaspora – Université de Floride 2001

C’est une réflexion sur la temporalité de l’œuvre comme l’indique son titre. Vingt-cinq ans ont été nécessaire pour atteindre sa forme définitive. Au fil des années la mémoire, les traces inscrites au cœur des papiers recyclés se révèlent par capillarité. L’œil pénètre ainsi dans la profondeur des strates de ce palimpseste.

C’est une appropriation et interprétation du pagne bogolan et de ses mythologies. Le pagne est un objet du quotidien chargé de symboles. Confectionné à partir de sept à dix bandes de tissu préalablement tissées, teintées par l’action conjuguée de boue fermentée et d’écorces d’arbre puis cousues ensemble. Il marie des nuances de marron et présente des teintes sobres comme le noir, le blanc ou l’ocre. Par l’appropriation et le remix, Valérie John transpose sa structure au cœur de ses tissages de papiers recyclés.

l’œuvre

C’est une quête de son identité de créateur. La réflexion sur sa propre identité, sur les différentes composantes de cette identité composite telle que l’a défini la créolité sont au cœur de la problématique de Valérie John. Comment unifier, assembler, réunir tous les apports culturels et historiques de son héritage identitaire ? Comment faire coexister dans la même création sa géographie et son histoire ?  Comment recoudre symboliquement le cordon ombilical du métis antillais avec sa terre de naissance ? C’est la source de son travail de tissage, 

Cette pièce, avant d’être acquise par le Fonds national d’art contemporain, a été présentée pour la première fois à la Carivista de Barbade en 1998. Elle comprend à ce moment-là sept modules. Viennent ensuite l’exposition Errances, à Fonds Saint Jacques en Martinique toujours en 1998.

l’œuvre

Kreyol Factory 2009

" data-image-title="6 Kreyol Factory 2009" data-orig-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"0"}" width="851" data-medium-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg?w=249" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/?attachment_id=26547" alt="" height="1024" srcset="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg?w=851 851w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg?w=125 125w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg?w=249 249w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg?w=768 768w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg 1280w" class="wp-image-26547" data-large-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/6-kreyol-factory-2009.jpg?w=750" />Kreyol Factory 2009

En 2001, c’est l’Université de Floride qui l’accueille à Orlando dans l’exposition Migration & Diaspora in Caribbean Art lors d’un congrès de l’Aica Caraïbe du Sud. La pièce s’est alors enrichie de trois modules. Désormais dix lés la composent.

C’est ainsi qu’elle présentée en 2003 à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Martinique. Puis c’est au CMAC scène nationale qu’elle est accrochée pour une exposition personnelle De lieux en lieux en 2006.

l’œuvre

Paroissiale du Marin 2015

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En 2009, elle est remarquée lors de Kreyol Factory avant d’être montrée à la Paroissiale du Marin, Martinique en 2015

En 2021, elle apparaît à la Fondation Clément dans une exposition solo, Ecriture(s) liminaire(s) au seuil d’une pratique artistique trans/locale.

Elle participe en 2022 à la Biennale de Dakar dans l’exposition personnelle de Valérie John, Indigo, le cabinet des curiosités.

L’installation évolue en fonction des lieux. Chacun des lés appartient à une même famille fondée sur une identité de gestes, de structures et de formes. Il existe donc une connivence entre ces pièces qui permet d’instaurer un dialogue entre elles. Le tissage se construit aussi au moment de l’installation et entraine parfois une variation dans les espacements entre les kakémonos, parfois une légère superposition.  Un enchaînement différent entre le premier et dernier modules immuables, le plus souvent induit par d’infimes réactions du matériau à la température et à l’hygrométrie.

l’œuvre

Fondation Clément 2021

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C’est une œuvre décisive, une œuvre charnière dans mon parcours de création, précise Valérie John, car c’est après l’avoir terminé que j’ai compris et accepté que je pouvais avoir quelque chose à dire en tant qu’artiste. Son entrée dans une collection nationale est aussi une étape importante parce qu’elle a été choisie par une collégiale d’experts de l’art contemporain. C’est le regard des gens du métier, de mes pairs sur mon travail d’artiste.

l’œuvre

Biennale de Dakar 2022

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Cette même année, une autre installation de Valérie John a été acquise par le FRAC Ile de France. Un nuage de voix fait ton bruit d’ouvrage 2012-2021, montrée dans l’exposition solo de la Fondation Clément en 2022, a été conçue dans le cadre d’une résidence avec la chorégraphe et danseuse Christiane Emmanuel, d’abord à Tours puis à Fort-de-France.

l’œuvre

Un nuage de voix fait ton champ d’ouvrage Fondation Clément 2021

" data-image-title="8 Un nuage de voix fait ton champ d’ouvrage Fondation Clément 2021" data-orig-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/8-un-nuage-de-voix-fait-ton-champ-douvrage-fondation-clement-2021.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"1"}" width="540" data-medium-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/8-un-nuage-de-voix-fait-ton-champ-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=225" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/?attachment_id=26549" alt="" height="720" srcset="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/8-un-nuage-de-voix-fait-ton-champ-douvrage-fondation-clement-2021.jpg 540w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/8-un-nuage-de-voix-fait-ton-champ-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=113 113w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/8-un-nuage-de-voix-fait-ton-champ-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=225 225w" class="wp-image-26549" data-large-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/8-un-nuage-de-voix-fait-ton-champ-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=540" />Un nuage de voix fait ton champ d’ouvrage Fondation Clément 2021

Le Frac Île-de-France, engagé depuis quarante ans un travail fondamental de prospection en vue de constituer une collection représentative de la création contemporaine, a sélectionné cette œuvre qui répond à l’un des axes de constitution de sa collection c’est-à-dire des œuvres issues de pratiques collaboratives et socialement engagées qui constituent un défi à une conception de l’œuvre centrée sur un auteur unique et un objet fini.

Un nuage de voix fait ton bruit d’ouvrage 2012-2021 est un ensemble de cent-soixante-quatorze chemises blanches sur lesquelles est projeté, comme une vague, un mapping de trois minutes. Au sol une quarantaine de tapis, ocre, marron, or, fabriqués au Sénégal, et cinq ballots de six mètres sur six de ces mêmes tapis. Une performance dansée peut polliniser, accompagner l’installation.

l’œuvre

Un nuage de voix fait ton bruit d’ouvrage Fondation Clément 2021

" data-image-title="9 Un nuage de voix fait ton bruit d’ouvrage Fondation Clément 2021" data-orig-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/9-un-nuage-de-voix-fait-ton-bruit-douvrage-fondation-clement-2021.jpg" data-image-meta="{"aperture":"0","credit":"","camera":"","caption":"","created_timestamp":"0","copyright":"","focal_length":"0","iso":"0","shutter_speed":"0","title":"","orientation":"1"}" width="540" data-medium-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/9-un-nuage-de-voix-fait-ton-bruit-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=225" loading="lazy" data-permalink="https://aica-sc.net/?attachment_id=26550" alt="" height="720" srcset="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/9-un-nuage-de-voix-fait-ton-bruit-douvrage-fondation-clement-2021.jpg 540w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/9-un-nuage-de-voix-fait-ton-bruit-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=113 113w, https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/9-un-nuage-de-voix-fait-ton-bruit-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=225 225w" class="wp-image-26550" data-large-file="https://aicasc.files.wordpress.com/2024/01/9-un-nuage-de-voix-fait-ton-bruit-douvrage-fondation-clement-2021.jpg?w=540" />Un nuage de voix fait ton bruit d’ouvrage Fondation Clément 2021

Le titre amène du mystère et de la poésie et participe au dépaysement du spectateur. Il s’impose pendant la fabrication de l’œuvre, dicté par la charge émotionnelle ressentie par l’artiste dans cet état si particulier que crée la longue répétition d’un même geste.

Après une nomination au prix Aware et sa participation à la Biennale de Dakar en 2022, les acquisitions du Fonds national d’art contemporain et du FRAC Ile de France ainsi que la réalisation d’un documentaire de Laure Martin Hernandez de cinquante-deux minutes consacrent le talent de Valérie John

Dominique Brebion

l’œuvre

Retrouvez la vidéo du Prix Aware

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https://awarewomenartists.com/artiste_prixaware/valerie-john/

l’œuvre

Retrouvez la vidéo: Valérie John, la femme indigo

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https://www.france.tv/documentaires/art-culture/4461682-valerie-john-la-femme-indigo.html


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