Absente depuis juillet 2022, date à laquelle la belge Elise Mertens l'avait sortie au troisième tour de Wimbledon, la Brêmoise, revenue cette année d'un long congé maternité, a commencé de la plus belle des manières en gagnant la United Cup avec ses partenaires de l'équipe d'Allemagne. Cependant, sa seule victoire en simple dans cette compétition contre l'australienne Ajla Tomljanovic, acquise au bout du suspense, a été l'unique éclaircie d'une reprise plus que compliquée parmi une série de défaites parfois cuisantes, bien qu'elle ait tout de même pris un set à l'américaine Danielle Collins le 16 janvier au premier tour de l'Open d'Australie. Trop brouillonne, sans véritable plan de jeu et surtout extrêmement limitée sur le plan physique, à tel point qu'elle éprouvait souvent les pires difficultés pour pousser sur les jambes au service, Kerber a rapidement compris qu'elle n'allait pas retrouver son niveau d'antan d'un coup de baguette magique. Nous aurons l'occasion de voir au tournoi de Linz si elle pourra mieux se situer. Quoi qu'il en soit, un gros travail l'attend.
Naomi Osaka (Japon, 26 ans) :
Redescendue au-delà de la 800e place, la japonaise, longtemps en proie à la dépression et mère d'une petite fille, a été éclipsée au premier tour de l'Open d'Australie par la française Caroline Garcia. Auparavant, elle avait montré des signes encourageants pour sa reprise officielle au tournoi de Brisbane où elle enregistra un bon résultat contre l'allemande Tamara Korpatsch avant de bien résister à Karolina Pliskova. La bonne chose est que techniquement, elle n'a pas tardé à retrouver quelques acquis, notamment en terme de puissance. La moins bonne chose est que physiquement, les sensations manquent à l'appel, ce qui est normal, d'autant plus qu'elle semble accuser quelques kilos en trop sur la balance qu'elle tente de cacher en portant des tenues assez amples. Elle est en tout cas déterminée, et c'est tant mieux, puisqu'elle a déjà annoncé qu'elle allait participer à plusieurs tournois d'ici la saison sur terre battue.
Emma Raducanu (Grande-Bretagne, 21 ans) :
On craignait que la lauréate de l'US Open 2021 éprouve les pires difficultés pour son retour après sa délicate opération chirurgicale (les deux poignets et une cheville). Contre toute attente, elle a montré de surprenantes qualités qui, par intermittence, nous ont rappelé qu'elle n'avait pas triomphé pour rien à Flushing Meadows. La britannique s'est probablement surprise elle-même à tenir sur la distance dans de longs matches, notamment au tournoi d'Auckland (WTA 250) où elle a joué deux matches en trois sets particulièrement épuisants, dont un perdu contre Elina Svitolina. Hélas, la malchance l'a rattrapée à Melbourne où malgré un excellent premier tour contre Shelby Rogers, elle est apparue malade contre la chinoise Yafan Wang contre qui elle a fini par capituler en perdant deux manches à une. On retient surtout qu'elle semble avoir retrouvée la gnaque, ce qui est très encourageant pour la suite. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts pour qu'elle ne soit pas freinée dans son élan par les pépins physiques.
Amanda Anisimova (États-Unis, 22 ans) :
Contre toute attente, des quatre joueuses qui ont fait leur retour cette année, c'est bel et bien Amanda Anisimova, celle dont on attendait probablement le moins, qui s'avère la plus convaincante. Sa victoire contre Anastasia Pavlyuchenkova à Auckland, pour son match de reprise, était sans doute un signe avant-coureur puisqu'elle a ensuite confirmé ses prédispositions à l'Open d'Australie en atteignant les huitièmes de finales après un superbe parcours : victoire contre Liudmila Samsonova, Nadia Podoroska et Paula Badosa, à chaque fois en deux manches, avant qu'Aryna Sabalenka ne la stoppe. La pause qu'elle s'était accordée après son burn-out en 2023 et les kilos en trop n'ont pas entamé sa détermination. Nul doute que si elle continuait sur cette voie, elle pourrait être la bonne surprise de la saison alors que pas grand monde ne croyait en ses chances.