Cette “Année du Pays de Galles” à Lorient représentait un vrai défi pour la délégation galloise : une image à dynamiser, un investissement important à rentabiliser, une implication dans le Festival à confirmer …
Autant de questions qui se posaient avant cette 38e édition et qui incitaient d'ailleurs la direction du Festival à revoir un peu à la baisse ses objectifs après une “Année de l'Écosse” qui avait été un franc succès. D'autant que l'organisation de la délégation galloise subit un changement surprise au printemps dernier [ABP 10346].
Après 10 jours de festivités, plusieurs objectifs ont été atteints selon Michael Greenow, l'un des responsables de VisitWales, l'organisation de promotion du tourisme gallois : l'investissement du gouvernement gallois pour le festival représentait à peu près 450 000 € et les responsables gallois attendaient beaucoup de cet effort important : avec près de 30.000 visiteurs par jour au Pavillon gallois, le niveau de fréquentation prévu est dépassé ; les artistes gallois ont su donner une image rénovée de la culture galloise, les contacts ont été très positifs ainsi que les échanges avec les autres délégations. Succès constaté et salué par la presse lorientaise.
Mais l'impact de la présence galloise sera jugé aussi, du point de vue des autorités galloises, sur l'augmentation de la fréquentation touristique au Pays de Galles. En 2006, le Pays de Galles a connu un pic de fréquentation avec près de 11 millions de visiteurs, amenant un chiffre d'affaires de 3 milliards £ (3,8 milliards €) avec 90 % des visiteurs provenant du Royaume-Uni, le reste venant d'Irlande, des USA et de l'Europe continentale. 2007 a vu une baisse de 13 % de la fréquentation touristique au Pays de Galles et la présence galloise au Festival de Lorient a pour objectif d'attirer un nouveau public au pays des dragons.
L'importance future de la présence galloise au festival interceltique dépendra en grande partie de l'impact touristique de leur présence lorientaise de cette année.
L'autre point qui intéresse les Gallois est ce que l'on pourrait nommer « l'échange d'expertise » : être présent dans un lieu comme Lorient où l'on peut échanger avec d'autres pays, de la Galice à l'Écosse en passant, bien entendu, par la Bretagne, est un élément que les autorités galloises souhaitent exploiter pour importer les pratiques qui les intéressent, par exemple dans le domaine de l'industrie nautique bretonne ou bien le développement du secteur des musiques, à l'instar des Irlandais. En résumé, les Gallois et notamment le ministre Andrew Davies croient fortement dans la « valeur ajoutée » que peut apporter le réseau des pays celtiques.
Pour 2009, reste aussi l'interrogation posée par la crise économique qui peut limiter les ambitions des pays habituellement représentés à Lorient.
En tout cas, le Pays de Galles aura démontré en 2008 le dynamisme et la modernité de sa culture et de sa société.