Quatrième de Couverture
Ses moindres gestes sont épiés.
Peut-elle vaincre seule la force ténébreuse qui a juré de la tuer ?
À dix-huit ans, Briséïs rêve d’échapper à son existence ennuyeuse de lycéenne. Quand son père physicien retrouve ses esprits après sept ans de catatonie, elle ne peut refuser l’expérience dangereuse qu’il lui propose. Mais après s’être réveillée dans une forteresse au savoir infini, choisie comme élève d’une élite secrète, Briséïs ne saurait dire si elle vit un rêve ou un cauchemar.
Piégée dans cette Citadelle oppressante, elle doit découvrir la vérité pour survivre. Mais ses actions sont surveillées et le temps lui joue des tours. Sa seule chance d’échapper à la forteresse pourrait être de rejoindre un groupe de rebelles…
Briseïs pourra-t-elle triompher de l’obscurantisme qui domine le monde ?
Mon avis
Briséïs ne rentre pas dans le moule et les perspectives d’avenir qu’on lui demande de tracer ne l’enchantent pas. Lorsque son père sort d’une léthargie de plusieurs années, son monde vacille : il l’envoie dans un autre monde, au sein de la Citadelle, où sont formées les élites du monde. Le savoir infini qui y est renfermé semble alléchant mais, peu à peu, la Citadelle se transforme en une cage aussi dorée qu’angoissante. Là-bas, le moule ne semble toujours pas fait pour Briséïs.
La Citadelle intemporelle réunit tous les ingrédients qu’on attend d’un premier tome de fantasy : une héroïne en quête de sens, un élément déclencheur, un tout nouvel univers à découvrir et l’apparition progressive d’obstacles et de mystères à franchir.
Nous découvrons peu à peu la Citadelle aux côtés de Briséïs et, comme elle, nous sentons rapidement que quelque chose ne tourne pas rond. Comme elle, on se sent très vite enfermés, perdus et peu enthousiastes face aux promesses que les gens autour essaient de lui offrir. Comme elle, on bute sur les faits imposés, sur la ligne directrice à suivre. Comme elle… Comme elle tout.
Ce premier tome a eu le travers de m’imposer la moindre réflexion. À aucun moment je n’ai eu l’occasion d’explorer par moi-même l’intrigue, les personnages, les lieux. L’univers est dense, semble bien construit, réfléchi, travaillé mais je n’ai pas eu la possibilité d’y voyager seule. Tiphaine Siovel déborde du descriptif nécessaire à la mise en place d’un univers vers un explicatif sans laisser place à l’imagination ou la nuance. Les éléments historiques utilisés sont intéressants, l’idée de départ est bonne mais la mayonnaise ne prend pas. Il manque selon moi une certaine finesse dans l’écriture : il faut savoir laisser croire au lecteur qu’il a son rôle à jouer à travers sa compréhension progressive de l’intrigue et, ici, aucune place ne m’a été laissée. Et, sans stimulation intellectuelle, sans possibilité de réflexion, je me suis ennuyée. Tout m’a été imposé et j’ai rapidement perdu l’intérêt qu’avait su faire naître en moi le résumé de la saga.
Le découpage de l’intrigue n’a pas su non plus me garder sur les rails : à peine commence-t-on à découvrir la Citadelle que tout s’arrête et on passe à un autre pan de l’intrigue. Je pense que ça vient là aussi du point faible de l’écriture : nous mener d’un point A à un point B sans nous laisser le temps de savourer l’instant, de réfléchir, de se fondre dans l’intrigue. Cette faiblesse d’écriture est un point qui peut largement s’améliorer par la suite, qui se travaille, mais je n’irai pas plus loin de mon côté. Les personnages sont eux aussi teintés du même travers : les nuances sont manquantes et la réflexion à leur sujet n’est pas permise.
Si je ne devais garder qu’une chose de cette lecture, ce serait le prologue qui m’a beaucoup plu et a su éveiller ma curiosité immédiatement. J’aurais aimé retrouvé cet effet-là tout au long de ma lecture.
La Citadelle intemporelle peut plaire aux lecteurs qui aiment se laisser guider de A à Z mais, si comme moi, vous avez besoin de liberté et de stimulation intellectuelle, ce premier tome risque de ne pas vous happer.