Crédit photo : Oliver Gouldthorpe/FlickR
Ressentez-vous facilement un malaise lorsqu’il est question de vos enfants? L’essentiel va très bien, mais il y a ce petit je-ne-sais-quoi qui vous incommode. Il vous trotte constamment dans la tête et il est aussi énervant qu’un moustique qui vous tourne autour. Le soir venu, vous avez même le sentiment qu’il est à votre chevet. Qui est le grand responsable? Le sentiment de culpabilité*.
Pour peu que j’aie une décision à prendre concernant mon fils, je crains qu’elle ne soit mauvaise et, de surcroit, je me sens coupable. Vous savez ces fameux: «J’aurais dû, j’aurais pas dû, avoir su…» Nous ne nous laissons pas le droit en tant que parent de faire des erreurs, d’être humain quoi! Comme s’il fallait se transformer en devin le jour de leur naissance afin de prévenir les malheurs. Une lourde charge sur nos épaules n’est-ce pas?
J’ai mauvaise conscience si je laisse trop longtemps mon fils pour faire l’épicerie, si la température de son bain est trop chaude ou trop froide, si son film est ennuyant, si sa poire n’est pas assez mûre… Un peu plus et je me sens coupable des jours de pluie! Évidemment, j’exagère, mais c’est vrai que j’ai tendance à culpabiliser.
Bien que je sois parfaitement consciente de cela, en ce moment je suis rongée par l’inquiétude: j’ai peur de regretter. J’ai acquiescé à un projet pour mon fils, mais la conviction n’y est pas. En réalité, le consentement s’est en quelque sorte imposé de lui-même. Parfois, la situation nous contraint à accepter, tout simplement. À faire des compromis. À combattre ses appréhensions, s’asseoir à la même table qu’elles, les regarder en face et leur dire: «d’accord, je lâche prise et je vais faire confiance à la vie!» Ça vous est déjà arrivé? En ce qui me concerne, cet exercice est le plus cruel qu’il m’ait été donné de faire! Lâcher prise… faire confiance à la vie… Wow, je n’ai aucun problème avec le concept, c’est avec son application que j’ai un peu plus de mal!
Quand il s’agit de nos enfants, il n’y a pas de demi-mesures. Et, même si on les confie à des gens fiables, on peut avoir l’impression de remettre leur bien-être entre les mains du destin. Et pourtant, la vie c’est un peu ça. Nous ne sommes pas des bergers gardant l’avenir de nos enfants à longueur de journée dans le but de les protéger de ses coups et contrecoups. Et pire, nous ne pouvons rien contre la fatalité. Pourtant, on a tendance à croire que nous avons la force de le faire. Si bien qu’il m’arrive de me voir avec une cape et de me prendre pour un super héros, une super maman! Mais, tout le monde sait que les super héros n’existent pas.
Et cette fois-ci, avec ou sans ma cape, je redoute que cette fameuse décision puisse avoir des conséquences négatives, c’est tellement angoissant. S’il fallait qu’il lui arrive quelque chose, comment pourrais-je me le pardonner? Ah! Sentiment de culpabilité, quand tu nous tiens! Cet état s’incruste chez les parents même s’il n’est pas invité.
À tous les parents qui ont appris à cohabiter avec lui plus souvent qu’à leur tour, j’ai envie de profiter de cette rubrique pour crier toute mon admiration. Nous sommes impressionnants! Non, mais, il faut bien se péter les bretelles des fois! À bien y penser, je crois que les super héros existent. Il y en a un en chacun de nous. Bravo… je vous lève ma cape!
Histoire de se consoler, voici la définition du Nouveau Petit Robert 2008. Sentiment de culpabilité: sentiment par lequel on se sent coupable, qu’on le soit réellement ou non.
Bonne journée,
Marie-Claude
Réf: Petit monde.com