Inévitablement, le concert proprement dit commença avec plus d'une heure de retard sur l'horaire indiqué mais c'était la garantie d'être assise là où je le souhaitais. La salle est très belle mais les réglages n'ont pas permis de bien distinguer les paroles des chansons, ni le nom des musiciens. Qu'on me pardonne donc de ne pas tous les citer.
L'important c'était d'être ensemble à partager un bon moment, avec des passionnés et des musiciens qui appartiennent à l'un des derniers orchestres d'Afrique de l'Ouest encore en activité et en tournée.
J'imagine que les spectateurs qui les suivent depuis des années étaient dans leur élément. Ils chantaient, dansaient au rythme des musiques dont certaines étaient des morceaux phares du groupe. Pour moi qui m'attendais à une sorte de Buena Vista Social Club africain, et dont les oreilles avaient été enchantées par le titre enregistré pour le cinquantième anniversaire que voici, il y eut un effet de surprise car la soirée s'est déroulée dans une toute autre ambiance :
La soirée avait commencé par des histoires abracadabrantes racontées par un griot chargé de chauffer al salle. Il en enchaina plusieurs, les disant dans sa langue et traduisant l'essentiel. J'en ai retenu que le voleur avait tout mélangé.
Il fut chaleureusement applaudi mais bien entendu c'était le Baobab que nous attendions tous. Nous avons entendu quelques-un des titres qui ont construit sa légende et qui lui ont assuré une reconnaissance mondiale.
- Caravana
- Sutukoum
- Wanema ma guiss
- Anna Maria
- Irrala
- Woulignewa
- Outikhaliss
- Outre horas
- Papa Ndiaye (ou Ndongo Daara)
- Sey
- Souvenirs
- Ndeleng Ndeleng
- Et enfin un Medley composé de :
- Senegal sunu gale de Ablaye Mboup par Alpha
- On Vera ça moussa balla Sidibé par Papino
- Amikita bay de Rudy Gomis chanté par Papino
- Bulmamine: de Ndiouga Dieng par son fils Alpha
Il a marqué les nuits dakaroises et été l’un des groupes musicaux les plus courus jusqu’au début des années 80. Il a renoué avec le succès à l’échelle internationale au début des années 2000 après une longue interruption.
Le style musical de Baobab se caractérise par un mélange de rythmes latins (notamment cubains), de sonorités africaines (chants wolofs et sérères, harmonies casamançaises, mélodies traditionnelles d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb) et d’influences soul ou jazz parce que, il faut le savoir, les racines du jazz sont africaines. C'est probablement ce mélange si réussi d'influences diverses qui a permis au groupe de marquer l’histoire de la musique.
En tout cas, on l’a bien constaté ce soir, le groupe est resté fidèle à lui-même malgré les révolutions qui ont rythmé le monde musical ces dernières années. Baobab est bien vivant et la danse (aussi) était au rendez-vous.
Erigé sous le nom de « Trianon-Théâtre », il demeure l’un des derniers théâtres à l’italienne du Montmartre festif et artistique de 1900. Il a été inscrit au registre des monuments historiques en 1982.
Rebaptisée au cours des modes et des circonstances, la salle de spectacle se nomma successivement Théâtre Victor-Hugo, Trianon Lyrique et enfin Le Trianon. Il a été remanié au cours des ans, notamment après l'incendie qui le dévasta en 1900.
La célèbre Mistinguett s’y fit un nom avant de triompher au Cinéma Muet et dans des revues. Picasso a fréquenté le site, et comme Toulouse Lautrec, il a tiré le portrait de nombreux habitués des lieux.
En 1936, le Trianon se consacre entièrement au music-hall avec la célèbre Yvette Guilbert et des artistes très populaires à l’époque tels que Marie Dubas, Fréhel ou Pierre Dac.
Un peu avant la seconde guerre mondiale de 1939, le cinéma récupère cette magnifique salle de 1000 places et après-guerre, le lieu reste dédié au cinéma, à la couleur et au cinémascope. Jacques Brel le fréquentera lors de son 1er séjour à Paris, au début des années 1950, alors qu’il logeait à l’hôtel Stevens à Pigalle et chantait aux Trois Baudets. Il y écrivit plusieurs de ses succès, installé dans l’une des loges à l’abri du froid.
En 1964 la mode des péplums (les Samsons) est suivie par celles des films de cape et d’épée, puis de 1966 à 1972 déferlent les western spaghetti. Dans les années 1970, le Trianon se spécialise dans les films de karaté et de kung-fu, et l’époque de Bruce Lee va durer une vingtaine d’années.
Mais à partir de 1985 le cinéma traversa une crise très importante et le Trianon devra à son tour fermer les portes à son public cinéphile en 1992.
En 2010, il a été complètement restauré par Julien Labrousse et Abel Nahmias dans un souci de préservation du patrimoine et de sa patine originale. Il a ouvert avec une série d’artistes de premier plan tels que Rihanna, Vanessa Paradis, M, Stromae, Johnny Hallyday, Texas, ou encore Pharrell Williams.